EARLY TIMES & THE HIGH ROLLERS – The Corner

Vizztone
Americana, Blues
EARLY TIMES & THE HIGH ROLLERS - The Corner

Derrière le pseudonyme saugrenu d’ Early Times se dissimule un activiste new-yorhais natif de Sacramento. Si son premier album (“Society For The Misunderstood”) date de 1990 (une demi-douzaine suivront), son palmarès aligne aussi un trio at home avec les légendaires Johnny Heartsman et Jimmy Robinson, ainsi que sa contribution aux “Hard Act To Follow” et “Masterpiece” de la chanteuse E.C. Scott, et aux “Barrio Sessions” de la vocaliste Gail George. Mais le lascar est également un homme de radio, qui contribua à la fondation de la station SiriusXM, et anima son propre programme hebdomadaire sur le channel de B.B. King, Bluesville. Produit par le fameux Jay Messina (Aerosmith, Kiss, Cheap Trick, Miles Davis, Steve Gadd, Eddie Palmieri…), l’artwork de ce digipack est aussi l’œuvre de son auteur (heureusement plus compétent sur le plan musical qu’en matière visuelle). Si le R&B beat et les claviers de la plage titulaire en font une cousine du “20th Century Fox” des Doors, sa lead guitar s’y rapproche davantage de Santana, tandis que le tubesque “Do What She Do” se situe entre Tom Petty et Elliott Murphy. Le single “She’s About To Lose Her Mind” présente un invité passé en voisin, le volubile Popa Chubby, qui assène comme de coutume un solo en forme de bras de fer à ce titre rappelant le “Black Friday” de Steely Dan (formation qu’évoquent aussi sensiblement le funky “He’s Got A Jones” – avec ses cocottes de wah-wah – et le lazy  shuffle “Charlemagne”). Le bossa-jazz “Say Man” confirme à l’envi la grande fluidité du bonhomme sur les six cordes, dans la ligne californienne de virtuoses historiques tels que John Cippolina et Carlos Santana. S’accompagnant à la guitare acoustique sur un “Someone Help Mary” évoquant le Dylan de “Blonde On Blonde” (avec l’orgue kooperien de Dan Schnapp), Early Times y distille sur le pont une lugubre et saisissante partie de slide en echo-reverb. Il n’est que temps de mentionner quel sagace (et malicieux) parolier s’avère cet artiste à l’identité masquée (hey, Richard Rosenblatt, print the lyrics next time, please!), faisant ici défiler comme à la parade une ribambelle de personnages hauts en couleur (de Tijuana Madonna à Uptown Charlie, en passant par Sweet Lou The Butcher, et bien sûr Little Hustler, le baby brother de Mary with her Cha-Cha hat). L’album se referme sur le cow-punk “Return Of The Queen”, sonnant comme “Maggie’s Farm” passé à la centrifugeuse par Jason & The Scorchers, où l’on approuve une bonne fois pour toutes la dizaine de nominations et de prix que reçut le bonhomme (que ce soit en tant que guitariste, performer, producteur ou songwriter). Un album roboratif, à l’écoute duquel on ne s’ennuie guère!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, February 14th 2021

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