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Publié en 2006 en Italie et aux USA dans le magazine Heavy Metal (spin-off, faut-il le rappeler, de notre Metal Hurlant national), E.V.A – Chroniques De L’Inframonde ne devrait avoir aucun mal à séduire un public avide de science-fiction dystopique qui, comme à la fin des seventies, floute les frontières entre l’humain et la machine. Le dessinateur Marco Turini n’en est pas à sa première héroïne dénudée, puisqu’avant d’officier chez Marvel (Squadron Supreme) et Top Cow (Cyberforce), celui-ci a fait ses gammes dans le magazine érotique italien Selen. Pour l’heure, son trait faussement brouillon et sa colorisation désaturée à l’aquarelle servent un récit post-apocalyptique où, en l’an 2468 de notre ère, humains et cyborgs ont trouvé refuge dans le sous-sol terrestre, répartis selon quatre niveaux régentés par une caste bien née et sans scrupule. E.V.A, dont on saura tout du prénom-acronyme, est mue par le désir fou – car transgressif – d’aller voir, depuis le niveau -4, le soleil. La lecture d’une traite est conseillée pour aplanir la rudesse des changements de scènes non contextualisés. Et les critiques des pratiques politiques contemporaines. Mais cette première édition, qui pique parfois les yeux dans sa traduction (“autre alternative” p. 8, négations manquantes p. 67), arrive à point nommé en 2019 où le sujet de la migration environnementale affole les derniers climato-sceptiques.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK

PARIS-MOVE, November 26th 2019

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