BD

Best-seller dans son Italie d’origine depuis sa publication mensuelle par Sergio Bonelli Editore en 1986, Dylan Dog n’est pourtant que le secret bien gardé d’un petit cercle de bédéphiles en France. Même si l’incarnation au cinéma, en 2010, du détective du paranormal par Brandon Routh (Superman Returns) avait poussé les haters à décharger leur bile sur Internet… Bien avant la série TV The Originals, spin-off de Vampire Diaries, Dylan Dog veillait à contenir les velléités d’expansion territoriale des vampires, loups-garous et autres zombies dans une Nouvelle-Orléans haute en couleur. Dans Berceuse Macabre, il serait plutôt question d’art et essai: Corrado Roi, par le noir de son encre de chine qui tranche avec l’opalescence des visages féminins, désature et contraste à l’extrême le Londres contemporain. Dans lequel des enfants révoltés contre l’autorité parentale jouent du hachoir. L’enquêteur et sa jolie cliente Domitilla Foster, plus inspirés que Scotland Yard, vont se confronter à une réalité distordue, celle du vieux marionnettiste Markus Kouvas, dans un parc d’attraction abandonné. Barbara Baraldi multiplie les références à la culture populaire, qu’elles soient triviales (Alice Au Pays Des Merveilles, de Lewis Carroll) ou subtiles (Le Joueur De Flûte De Hamelin, légende transcrite par les frères Grimm). Et ça fonctionne! Dans le même esprit, Mosquito propose au catalogue Statue Vivante (2015), La Sorcière De Brentford (2016) et Goliath (2017), illustrés par Nicola Mari dans un style plus proche d’Hugo Pratt que de Dino Battaglia.

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, December 12th 2019

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