DYLAN COVER – Stan Cuesta

Editions Du Layeur
Livre

En quatrième de couverture, Stan Cuesta promet, avec une partialité toute assumée, de bouleverser les idées reçues sur les chefs-d’œuvre et les bouses fumantes d’un échantillon représentatif de 76 albums de Bob Dylan. C’est bien sûr le chroniqueur régulier de Rock & Folk, et non le plagiaire de Daho qui a commis Le Voyage Intérieur en 1994 (CD FNAC Music), qui apporte toute sa crédibilité à l’entreprise. Trois trilogies, finalement assez consensuelles, se détachent des quelques 160 pages. La première, Bringing It All Back Home (1964)/ Highway 61 (1965)/ Blonde On Blonde (1966), marque le début et la fin de l’âge d’or du poète Dylan, qui aura déjà trahi par deux fois: les artistes activistes de gauche, et les intégristes du folk acoustique. La seconde, Slow Train Coming (1979)/ Saved (1980)/ Shot Of Love (1981), nous sature des bondieuseries d’un “born again christian” qui se découvre sur le tard. La troisième, Empire Burlesque (1985)/ Knocked Out Loaded (1986)/ Down In The Groove (1988), est constituée d’albums bâclés, ratés, reniés. Les fans auront lâché l’affaire depuis longtemps, pour s’autoriser un flashback en 1967 (John Wesley Harding, disque de chevet d’Hendrix, à la pochette reproduite trop grossièrement pour retrouver – selon la légende – les Beatles dissimulés dans l’arbre) et 1969 (Great White Wonder, premier bootleg de l’histoire du rock). L’iconographie grunge, anachronique mais garante de l’unité des titres de la série “cover”, fait bien peu honneur aux textes. Dont la somme fait plus office de complément à Bob Dylan La Totale chez E/P/A que de véritable bible.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE / CLASSIC OBS’ / JAZZ NEWS / LEGACY (DE) / METAL OBS’ / PARIS-MOVE / ROCK & FOLK