Duke Robillard – Passport to the blues

Dixiefrog / Harmonia Mundi
Blues

Cette fois, personne n’a fait chier le loustic à la frontière, car le garçon avait songé à le faire, et bien: renouveler son passeport pour le blues. Après un précédent opus qui avait déjà marqué les esprits, ‘Stomp! The Blues Tonight’ et sur lequel le bon Duke se payait un aller simple dans l’univers du blues le plus pur, le voici avec le billet retour et un opus à faire frémir tous ceux qui croyaient le guitariste trop éloigné des fondamentaux car le bougre y revient et s’y plonge jusqu’à plus soif. Cela vous donne un album de douze titres (plus un bonus, car on est chez Dixiefrog, et au label de la grenouille franchouillarde, on ne se moque pas du monde et on en file pour vos ronds, OK!) enregistré à la manière de vieux LP, avec quatre musiciens et des titres écrits comme ils viennent, spontanément et sans se prendre le chou. Une créativité qui se ressent dès l’écoute du premier titre, ‘Workin’ Hard For My Uncle’, co-écrit avec Lorene Robillard, hé oui, et qui vous plonge d’entrée dans un blues simple et racé, sans inutiles fioritures ou enluminures.

Ce qui vous remue, avec Duke Robillard, c’est que le blues a de la classe, et en toute simplicité. Et lorsque le bougre revisite un titre, comme ‘Make It Rain’, signé Tom Waits/Kathleen Brennan, il le déshabille à sa façon pour le teinter de bleu, d’un bleu lumineux qui donnerait envie de réécouter tout Tom Waits revisité par le Duke. Surtout lorsque comme moi, on est fan du grand Tom.
Incontestablement un grand, très grand album du Duke, et tout simplement un grand, très grand album de blues!
Indispensable, réellement indispensable.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move, Blues Magazine (Fr), Blues Matters (UK)

 

Le prolixe Duke Robillard nous balance un nouvel album dans les oreilles et une fois de plus, la baffe est énorme…!!! Douze pièces et un bonus composés par l’artiste seul ou avec quelques acolytes, et le tour est joué! Duke nous déclare même, de but en blanc, qu’il a composé la plupart des morceaux qui constituent ce disque en deux semaines, à l’exception de la reprise de Tom Waits, ‘Make It Rain’, et d’un autre, ‘The High Cost of Lovin’, qu’il écrivit en compagne de Doc Pomus, dans les années ‘80.
Celui qui débuta sa carrière comme guitariste avec le Roomful of Blues, qui la poursuivit avec les Fabulous Thunderbirds, sans compter la trentaine d’albums qu’il signa simplement sous son nom, poursuit une carrière de bluesman irréprochable! Si nous ajoutons à ce splendide déroulement de vie de musicien, son rôle de producteur, nous pouvons dire que le portrait du Monsieur a de quoi en rendre jaloux plus d’un, et il y a de quoi. Rappelons qu’il s’est occupé par exemple d’Eddie Clearwater, Billy Bot Arnold, Rosco Gordon ou Jimmy Witherspoon, c’est dire…!
Et puisque la moitié de sa vie est celle d’un musicos, le garçon s’est entouré de Doug James au sax ténor et baryton, de Bruce Bears aux claviers, de Brad Hallen à la basse électrique et acoustique et de Mark Teixeira aux fûts pour nous concocter cette énième galette…irréprochable.
Après avoir exploré de nombreux domaines voisins de la musique bleue, le jump blues, le swing ou le jazz, le lascar nous revient avec un opus qui plonge dans ses racines musicales. Comme un retour vers les fondamentaux. Duke Robillard joue à nouveau cette musique bleue comme si elle constituait les battements de son propre cœur. Comme s’il s’était agi d’une question de vie ou de mort. Et puisqu’il a choisi le premier item, la vie, il saisit à nouveau sa guitare, citant au passage ses influences: T-Bone Walker, Charlie Christian ou Johnny Guitar Watson.
Un grand moment de pur plaisir octroyé par un gars qui joue le blues en toute simplicité avec une dextérité et une facilité déconcertante. Il est né pour faire cela, c’est sûr, et il le fait de manière irréprochable…!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine
Duke Robillard