DRY JOHNSON – Long Live Them Blues Vol. 1

Connor Ray
Blues

Depuis Fleetwood Mac on n’a guère connu de section rythmique en mesure de bâptiser une formation. C’est pourtant ce que proposent ici le bassiste Terry Dry et le batteur Matthew Robert Johnson. Basés à Houston, Texas, ces deux-là jouent ensemble de façon intermittente depuis une vingtaine d’années et constituent depuis deux ans la colonne vertébrale du Mike Zito Band. Ce dernier ne manque pas d’ouvrir ici les festivités, en un duo soulful à souhait avec la chanteuse Annika Chambers (lequel n’est pas sans rappeler celui que formaient jadis Delaney & Bonnie). Autres collègues de label, Trudy Lynn et Steve Krase s’invitent ensuite pour la plage titulaire, hymne revendiqué à la pérennité du blues, au terme duquel Miss Lynn énumère comme une litanie nombre de ses héros, jusqu’aux plus méconnus. C’est la guitare et la voix de John Del Toro Richardson qui prennent le relais pour une reprise du “Hit The Highway” de Johnny Guitar Watson, avant que le kid local, Mighty Orq, ne vienne soutenir un obscur vocaliste surnommé Snit, pour le rocking “Drunk Girl With A Tambourine” (aux lyrics aussi savoureux que le présage son titre). Orq persiste sur les deux numbers suivants, l’entêtant “Too Many Hipsters” (avec un solo de slide fumante, entre “Honky Tonk Women” et “All Right Now”) et le swinguant “Juke Joint” (évoquant justement le Mac période Jeremy Spencer/Danny Kirwan), avec la pedal steel virevoltante de James Wilhite. Ce dernier prend le micro sur “I Walk Alone”, et Mike Zito revient prêter ses six cordes au mambo “Trashy Women & Cheap Guitars” et à l’instrumental funky “Fried Chicken”, avant que Terry Dry ne close la parade seul pour l’acoustique “Little Bird”. Les neuf originaux composant ce disque collégial témoignent de l’impressionnante versatilité des deux complices: du rock au jump et du blues au boogie, DRY JOHNSON s’avère en effet une rythmique tout terrain. Un good time record sans prétention, que l’on se surprend toutefois à réécouter avec plaisir.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

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