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Doug MacDonald et son jazz ensoleillé: la bande-son des derniers jours d’été.
Le nouvel album de Doug MacDonald s’écoute comme un verre soigneusement préparé, frais et lumineux, par un après-midi d’août finissant, doux, éclatant, traversé d’une légère mélancolie à l’idée d’une saison qui s’efface. C’est un disque baigné de soleil, taillé pour ces soirées où les conversations se nourrissent de souvenirs d’été, ceux qui s’attardent bien après que les premières feuilles ont commencé à joncher les trottoirs assombris par la pluie, comme le chantait Yves Montand.
«Je n’ai jamais perdu mon amour pour les notes chaleureuses, pour l’exigence et pour la recherche de la meilleure performance», confie MacDonald. Ce credo irrigue tout l’album. Son jeu de guitare respire la chaleur, l’élégance et un savoir-faire qui rappelle des artistes comme Chet Baker ou Sinatra, des musiciens qui, toute leur vie, ont su affiner un style personnel sans jamais le laisser s’épuiser.
Ici, les notes tombent avec facilité et générosité, et la musique se veut résolument accueillante. Situé à mi-chemin entre le jazz fusion et le smooth jazz, le disque refuse toute exclusivité: il séduit autant l’auditeur occasionnel que l’amateur averti. Cet équilibre reflète le parcours foisonnant de MacDonald dans l’univers du jazz. Né à Philadelphie, il a fait ses armes à Hawaï auprès de Trummy Young et Gabe Balthazar, avant de passer par les lounges animés de Las Vegas puis les studios mythiques de Los Angeles. En chemin, il a partagé la scène ou l’enregistrement avec Joe Williams, Carl Fontana, Jack Montrose, Carson Smith, Bill Holman, Ray Anthony, John Clayton, Jake Hanna, Rosemary Clooney, Jack Sheldon, Bob Cooper, Ross Tompkins, Ray Brown, Buddy Rich et même Ray Charles. Parallèlement, il a construit sa propre voie avec un trio, un quartet et un ensemble de treize musiciens sobrement baptisé The Jazz Coalition.
Ce nouvel album n’est pas une quête d’innovation à tout prix. Il s’agit plutôt de maîtrise, d’une connaissance intime de l’instrument et du langage musical, qui permet à l’auditeur de s’y abandonner. Les arrangements sont polis, cohérents; le disque se déroule avec une fluidité sans faille, agréable du début à la fin. Le jeu de guitare de MacDonald impressionne non par des effets spectaculaires mais par son équilibre, cette façon gracieuse d’alterner entre le premier plan et l’accompagnement, entre le soliste et l’homme d’ensemble. C’est, à bien des égards, un style plus exigeant techniquement qu’il n’y paraît, et c’est ce qui explique l’admiration discrète mais constante que lui portent les critiques depuis des décennies.
Pour les guitaristes et les étudiants en jazz, l’album est une leçon: une invitation à observer le phrasé, le son et la manière dont des arrangements ingénieux donnent vie aux compositions. Pour l’auditeur, il offre quelque chose de plus immédiat: du plaisir, une atmosphère, et la sensation d’un temps bien employé. C’est une musique pour les amis, pour les cocktails, pour la conversation. Une musique qui, alors que l’été s’échappe, en retient encore un peu la lumière.
Thierry De Clemensat
Member at Jazz Journalists Association
USA correspondent for Paris-Move and ABS magazine
Editor in chief – Bayou Blue Radio, Bayou Blue News
PARIS-MOVE, September 1st 2025
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Musicians :
Doug MacDonald – Guitar
Bill Cantos – Piano, Organ, Fender Rhodes
Hussain Jiffry – Bass
Kevin Winard – Drums, Percussion
Track Listing :
Lady Bird
Minor Make Up
Prisoner Of Love Master
Tele Time
Walkin’
Pent Up House
Dmac
Perdido