Jazz, Latin Jazz |
Ayant migré aux États-Unis depuis son Nicaragua natal à l’âge de 14 ans, le pianiste Donald Vega n’en a pas moins continué à faire du chemin depuis. Si ceci ne s’avère que son quatrième album en tant que leader en quinze ans, sa signature apparaît sur plus de 25 autres en un quart de siècle. Diplômé de la Julliard School et de la Manhattan School Of Music, il y a notamment étudié auprès de maîtres tels que Billy Higgins et John Clayton. Parvenu à l’aube de la cinquantaine, il se retourne sur son parcours au fil de neuf compositions originales, et à la tête de son propre quartet (comprenant le contrebassiste émérite John Patitucci, le batteur Lewis Nash et l’expansif percussionniste Luisito Quintero). Célébrant son patrimoine culturel vernaculaire dès l’enlevé “¡Baila! Dance Like No One’s Watching” (qui ménage d’emblée un pont conséquent aux percussions), ce long player exsude la passion toute latine d’un soliste à même de perpétuer à la fois l’héritage de grands prédécesseurs tels que Chick Corea, Monty Alexander et Kenny Barron (la plage titulaire, ainsi que “Disturbios”), et celui des apports afro-caraïbéens dont la scène New-Yorkaise fut l’un des creusets les plus féconds (“I Know You Can Fly”, “Alegria” et “Beautiful Ladies”, avec son bref solo de contrebasse dans le bas du manche). Significativement, Vega s’accorde aussi la relecture de la plage éponyme de son tout premier effort solo, “Tomorrows”, dans une veine évoquant Return To Forever à son meilleur, et tutoie la virtuosité romantique d’un Bill Evans sur “Isabel – The Enchanting Nature Of You”, et ce “Dear Mayra” qu’il dédie à sa maman (où Patitucci et Lewis Nash se fendent chacun de choruses jubilatoires). Un disque de très haute tenue, dont le plaisir manifeste et la maestria des protagonistes transpirent à chaque mesure.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, December 10th 2023
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