| Chanson rock |
Dominique Garreau (selon l’état civil, mais Dominic Sonic pour l’éternité) aurait dû fêter ses soixante ans le 11 novembre prochain, si son armistice à lui n’avait hélas prématurément sonné fin juillet 2020. Après six albums parus de son vivant, on croyait sa discographie close depuis son “Acoustic”, publié à titre posthume en 2021 sous la houlette de son complice et producteur Romain Baousson. Si ce n’est que, dépositaire des ultimes démos du défunt, ce dernier s’est attaché depuis à les finaliser, avec l’appui d’un aréopage de contributeurs, parmi lesquels on reconnaît, outre le Rennais Miossec, quelques usual suspects tels que Daniel Pabœuf et Laetitia Sheriff. On y songe aux ultimes livraisons de Daniel Darc sous l’égide de Frédéric Lo (“Pendant Ce Temps-Là” et “Qu’Avons-Nous Fait, Qu’Avons-Nous Dit”, avec Miossec) ou encore à Bashung et Thiéfaine (“À Ma Décharge”, “Celui Qui Part”), au Gainsbourg de “L’Homme À Tête De Chou” (“Ça Va Être Moche”), mais aussi à la vulnérabilité du Johnny Thunders de “Hurt Me” (“Puisqu’Il n’Y A Rien À Enfer”) et du Peter Perrett des Only Ones (les poignants “Accordez-Moi”, “J’ai Mal”, “Voler Enfin”), voire même de façon plus inattendue à Brel (la java-valse aux balais et accordéon “La Çoise”, façon “Vesoul”). Mais c’est paradoxalement l’indéniable cohérence de ces dix titres (si l’on exclut les instrumentaux “Interlude” et “Requiem”) qui saisit l’auditeur: loin des bidouillages post-mortem qui entachèrent les dernières publications des John Lennon et David Bowie Estates, ce disque se révèle étonnamment vivant. Comme un bouleversant point final, en suspension pour l’éternité…
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, June 16th 2024
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