Rock

Dirt River Radio est un groupe australien formé en 2007 autour du tandem de chanteurs-guitaristes Alex Raunjak / Heath Brady. Le premier d’entre eux n’est plus un parfait inconnu puisqu’il a intégré Electric Mary à la basse en 2008. Le label français Bad Reputation a donc jugé opportun de déterrer le premier album introuvable du groupe, ‘Beer Bottle Poetry’ (2009), en revoyant intégralement le packaging (jusqu’au titre). Nourri de l’expérience des deux années de glande d’Alex à El Paso, ‘Come Back Romance’…est un disque de routard au coeur brisé (‘Ballad Of A Broken Man’ avec la trompette mexicaine d’Adrian Show, façon B.O. de film de Robert Rodriguez) et à la descente facile (‘I’ll Be The One’ appuyé par le sax baryton, très Blues Brothers). Si les premiers titres Blues/Rock font illusion, le countrysant ‘All My Friends’ annonce une baisse sévère de régime. Le chant se traîne comme du vieux Springsteen et les choeurs alcoolisés évoquent les Pogues. Quant à la reprise de Gram Parsons, ‘A Song For You’: no comment. De l’avis même des intéressés, cette dernière chanson est pourtant la plus représentative du son du groupe. Pas très réjouissant pour la suite…

 

‘Ballad Of A Broken Man’ débute le premier opus du quintette australien. Et tout laisse à penser que cela ne se passe pas vraiment bien pour le héros de la première chanson. Les cuivres, en fond sonore, suggérant même une sorte de mise à mort hispanisante dans une arène lointaine. Un titre qui pourrait aussi faire penser à la bande originale d’un western spaghetti à la Sergio Leone et qui se déroulerait au Mexique… Le second morceau aux relents chargés de houblon, ‘American Beer’, remet les chopes à l’heure car nous voilà plongés maintenant dans une atmosphère plus country et dans laquelle les amateurs de rock calibré retrouveront leurs repères habituels et plus conformes à la pochette, en quelque sorte.
Les musiciens de ce Dirt River Radio nous arrivent de la région de Melbourne (Victoria, Australie), et ils distillent habilement leurs morceaux country-rock. Quelques uns sont joués sur des tempos relativement apaisés, tandis que d’autres, comme ‘Chase The Sun’ ou ‘I’ll Be The One’, passent à la vitesse supérieure et emballent la machine.
Alex Raunjak et Heath Brady au chant et aux guitares conduisent le combo de main de maître. Ils sont accompagnés par Cam Adams au piano et à l’orgue Hammond, Mike Saunders à la batterie et Antony Casey à la basse. Avec une thématique proche du zinc des bistrots, comme dans ‘The Boys In The Public Bar’. Cela rappelle The Pogues et cela fait beaucoup de bien de se retrouver immergé dans cette ambiance mi-festive mi-bluesy où tout ne se passe pas toujours comme on le voudrait, seul dans ces ambiances enfumées et bruyantes des bars bien crades. Excellents instrumentistes et dotés de bien belles voix, ces australiens nous proposent un premier opus de qualité et nous les attendons de pied ferme sur les planches, car c’est là, en Live et dans notre hexagone qu’ils nous prouveront qu’ils ont quelque chose dans le ventre. Welcome in France, Guys!