Didier-Marc Bourelle – From Nowhere

Autoprod. 2011
Blues

Le garçon vous prévient d’entrée, dès les premières lignes du chouette livret qui accompagne la galette, ‘From Nowhere n’est pas strictement un album de Blues…’. En effet seul un bon tiers des douze morceaux alignés sur cet opus peuvent être pleinement rattachés à cette musique, mais c’est sans doute ce mélange des genres entre tous ces titres qui donne ce sel, ce piment et cette saveur à l’ensemble. Les compos signées ou cosignées Didier-Marc Bourelle alternent avec des reprises qui donneraient presque à penser que c’est Didier-Marc qui a signé la totalité tant la qualité des titres signés Bourelle sont de fort belle facture, comme ce superbe ‘Jimmy Cobb’ chanté en français. Une histoire de gangster et dont le nom du héros a été emprunté au bandit de ‘Canicule’, un roman de Jean Vautrin. Avec, en prime, côté gratte, un célèbre riff emprunté à John Lee Hooker.

Entouré de Laurent Darmon aux claviers et à l’accordéon, Arthur Darmon à la batterie et aux percussions ainsi que du troisième larron Darmon, Victor, au violon, Didier-Marc Bourelle nous propose un ouvrage acoustique rempli de lumière, de plaisir et de tendresse musicale.
Côté reprises, Didier-Marc vous reprend du Leadbelly, R. Newman, A. Reed, G. Davis, S. Mitchell et E. James. Un titre de Elmore James qui traduit sans nul doute le sentiment profond qui devait animer Didier-Marc Bourelle lorsqu’il songea à réaliser cet album: ‘Make My Dreams Come True’. Comme un rêve réalisé, et qu’il se devait de réaliser.

Avec une voix aux faux airs de Maxime Le Forestier (écoutez le sur ‘Les Couleurs de Bois’, on jurerait entendre le Maxime des années 70!), le bonhomme laisse filtrer une certaine impertinence, proposant quelques chansons qui ‘collent’ à une certaine actualité, comme ce formidable ‘How Can A Poor Man Stand ?’ de Blind Alfred Reed, une chanson protestataire qui date de 1929 et qui évoque la fameuse ‘grande dépression’ et ses conséquences dramatiques sur les plus démunis. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle que connaissent pas mal de gens en Europe comme aux States depuis deux à trois ans.

Une bien belle gifle que cet album qui se clôture par une version toute personnelle du ‘Love in Vain’ de Robert Johnson et qui ne donne qu’une seule envie, celle de relancer le tout, en recommençant par le premier titre à nouveau, ‘Five Rainy Days Blues’, chanson de Bessie Smith que Didier-Marc Bourelle a également adaptée à sa sauce. Une sauce épicée que l’on ne saurait définir, car elle est ‘from nowhere’, mais qui vous donne envie d’y (re)goûter encore et encore.

 

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move, Blues Magazine, Blues Matters (UK)…

 

 

 

Voici la première galette enregistrée par cet artiste indépendant, guitariste et chanteur mais aussi professeur de guitare. Il ne joue pas que du blues, mais cela ne gêne en rien la qualité de l’ensemble, d’autant que sa maîtrise de l’instrument lui permet d’être convaincant dans tous les domaines musicaux visités. Douze morceaux, dont le tiers estampillé Pur Blues. Avec des reprises, de Bessie Smith, Randy Newman, Alfred Reed, Sam Mitchell, Leadbelly, Elmore James, et des créations: ‘Jimmy Cobb’, ‘Old Buddies Blues’, ‘On A Monday’, ‘Les Coupeurs De Bois’. Le musicien est totalement à l’aise l’anglais et le français, nous distillant des interprétations personnelles de classiques de Robert Johnson, comme cette French version de ‘Love In Vain’ ou celle de Bessie Smith, ‘Five Rainy Days Blues’.
Le livret qui accompagne l’opus nous offre non seulement toutes les paroles des chansons, mais nous renseigne également sur chacune de celles-ci par un petit texte nous précisant le contexte dans lequel elles sont nées ou ont été adaptées, revisitées par l’artiste. Avec cet opus, nous avons à faire à une réelle petite entreprise familiale, et ce côté artisanat a quelque chose de bien sympathique et rend la galette plus crédible encore. Laurent Darmon est aux claviers, à l’accordéon et au Mélodica, Arthur Darmon à la batterie et aux percussions, Victor Darmon au violon, et c’est la Dame de Didier-Marc Bourelle qui est photographe. Ce disque étant le fruit d’un authentique amateur de bonne musique et ce dernier n’étant pas distribué dans les bonnes crémeries, c’est par la petite ligne de la même couleur que le Blues que vous pourrez entrer en contact avec lui, via son site web, pour commander votre exemplaire de ce ‘From Nowhere’.

 

Dominique Boulay
Paris-Move, Blues Magazine

Didier-Marc Bourelle