Jazz

Didier Levallet à la contrebasse, François Laizeau à la batterie, Céline Bonacina aux saxophones, Sylvaine Hélary aux flûtes et Airelle Besson à la trompette constituent la bande des cinq en question, et il faut bien avouer que cela aurait pu surprendre, de prime abord. Tout d’abord parce que trois femmes dans un même orchestre de Jazz, c’est déjà surprenant, surtout dans cette période où l’on prône (sans réellement l’obtenir) l’égalité entre hommes et femmes. Et sur ce sujet le Didier Levallet Quintet pourrait donner bien des leçons aux politiques de tous horizon.

Ensuite, parce que l’alchimie superbe obtenue ici entre trompette, saxophone et flûte est quelque chose d’assez rare et suffisamment exceptionnelle pour qu’on le clame haut et fort! Et enfin parce que le label qui nous propose ce superbe album a plutôt davantage l’habitude de s’occuper de rééditions (en nous ressortant, il faut bien le dire, de vrais trésors souvent oubliés ou délaissés) plutôt que d’édition, encore que dans ce domaine, les choses sont aussi en train de bouger chez Frémeaux & Associés.
L’enregistrement a été effectué au Studio La Fonderie /Sextan de Malakoff, dans les Hauts de Seine, au printemps 2013. Certains des musiciens, comme la trompettiste, avaient déjà travaillé avec le batteur et le contrebassiste sur Songes Silence, en 2006.

Candide et Siegfried sont d’ailleurs des morceaux signés par le contrebassiste, réadaptés et retravaillés, les huit autres pièces musicales ayant été spécialement écrites pour ce projet de fusion. Fusion bien réelle de la personnalité des musiciens tout comme celle des instruments. La Terre serait constituée par la section rythmique, contrebasse – batterie, l’Air se manifesterait dans les envolées inspirées de la trompette tandis l’Eau se traduirait par les sonorités de la flûte telles les nombreux rus au moment de la fonte des neiges et le Feu par le saxophone aussi ardent que les braises prêtes à faire repartir un incendie. Une expérience musicale de 43 minutes inoubliable.