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Surprenant, l’album va en scotcher plus d’un, tant le projet est allé loin dans la prise de risques. Fallait déjà être s’coué pour toucher à des textes faisant partie du patrimoine littéraire français et signés Victor Hugo. Fallait être diablement s’coué pour ensuite les plonger dans un univers musical novateur, original et provocant à la fois. Sans les y noyer.
Textes récités et chantés se mêlent sur fond d’arrangements où percussions alternent avec instruments orientaux, guitare basse avec claviers, teintant chaque récit de couleurs pastels ou vives, lumineuses ou effacées. C’est inventif, authentique, tant du point de vue de l’orchestration que des textes choisis. Les six titres proposés sont toutes des poésies extraites des ‘Contemplations’ et les musiques, elles, sont signées Didier Ducrocq et Philippe Guinet.
Les six poésies retenues sont ‘L’araignée et l’ortie’, ‘La source’, ‘Si mes vers’, ‘La coccinelle’, ‘Les mots’ et ‘Mélancholia’. Pour chacune d’elles, le duo Ducrocq/Guinet a créé une ambiance musicale invitant à non seulement écouter, mais vivre, ces poésies.
On aime la basse groovy, les percussions omniprésentes et la voix pénétrante sur ‘L’araignée et l’ortie’. On aime le rythme chaloupé qui balance ‘Si mes vers’ et ces vers mi-parlés mi-chantés, on aime cette pression verbale façon slam qui dicte ‘Les mots’ et cet univers ‘gainsbourgien’ qui enveloppe ‘Mélancholia’. La voix est comme hantée, possédée, habitée par Victor Hugo, et les mélodies envoûtantes et presque obsédantes.
Pas besoin d’en rajouter ; pour un coup d’essai, le duo Ducrocq/Guinet signe ici un bien bel opus qui aurait pu être un coup de maître si l’album avait le double de titres.