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Troisième opus de ce combo reconnu pour la qualité de sa world music aux teintes sonores très variées, ‘Sara La Kali’ confirme non seulement la richesse de ses voix, celles de ses deux chanteuses, Simona Senkiova et Kristina Gunarova, mais aussi cette énergie qui lui est propre pour transcender les inspirations provenant d’Europe de l’Est et les influences de la patrie sud américaine du Tango, comme dans l’intro du premier titre, ‘ !Dela Dap’, avec cet accordéon brûlant d’intensité qui n’ira pas sans rappeler celui du Tango Project.
Avec deux nominations en poche pour le Prix de la Critique Allemande, le groupe !Dela Dap a enchainé tournées et concerts, devenant l’un des groupes de world music les plus demandés en Hongrie comme en Pologne et en Allemagne. Dommage que la France n’ait pas encore salué et reconnu le talent de ces sept artistes qui transmettent au travers de leur world music aux accents électro une indiscutable envie de bouger, et de danser. Le genre de musique qui ne laissera personne de marbre, et Dieu sait que nous sommes nombreux en cette période de grisaille économique à chercher un éclair de plaisir, musical, artistique.
Dans plusieurs titres, l’électro est non seulement le soutien mais le complice des instruments, comme sur ‘Sara’ ou ‘Lisa Lisa’ les faisant virevolter, valser, grimper aux rideaux pour vous emmener dans le plus fougueux des tangos avant de vous faire planer sur ‘Raczake Shavora’, titre qui vous immerge dans un monde brumeux où les voix féminines se font sensuelles, charmeuses, diablesses. Un titre à écouter le matin, lorsque la brume cache encore l’entrée de la forêt, ou lorsque le soleil vient juste de se coucher et que ne reste que le dernier rayon, l’ultime. Inutile donc de s’étonner en apprenant que c’est ce titre qui fut retenu pour être la bande-son du film ‘Detic Noci’.
Le titre de l’opus, ‘Sara La Kali’ est non seulement le quatrième titre de l’album mais aussi une référence à la Madone Noire ou à la Reine des Gypsies, sainte patronne des roumains. La légende raconte que c’est elle, esclave échappée d’Egypte, qui trouva et adopta Marie Madeleine qui, à ce moment-là, toujours selon la légende, portait l’enfant Jésus.
Un nom, Sara La Kali, une chanson, un album, qui portent en eux plus que les onze titres proposés et que nous vous invitons à découvrir, absolument, en attendant que le combo ne vienne se produire en France.
Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move,Blues Magazine (Fr), Xroads (Fr), Blues Matters (UK), Classic Rock (UK), BluesWax (USA), Blues Blast Magazine (USA)
!Dela Dap