Deb Ryder – Let It Rain

Bejeb / City Hall / Delta Groove
Blues

Second album sous son nom pour cette vétérane de la scène de Topanga Canyon. Avec son mari de bassiste, elle y sévit en effet depuis plus de 35 ans, à la tête de leur propre band, les BluesRyders. En emménageant dans la région de L.A., cette native de Chicago se fit d’abord les dents en ouvrant pour des pointures telles que Charlie Musselwhite, Etta James ou Taj Mahal au sein du club de son beau-père, le Topanga Corral. C’est donc armée d’un solide carnet d’adresses qu’elle reprend quasiment le même line-up de rêve que pour son premier essai (“Might Just Get Lucky”). Outre le batteur Tony Braunagel (qui produit le tout), on distingue avec intérêt les participations de Kirk Fletcher sur 8 des 11 plages, mais aussi des légendaires Albert Lee et Kim Wilson. Debbie compose l’ensemble des titres, et les excellents Mike Finnigan (claviers) et Ric Ryder (basse) complètent l’équipe, occasionnellement renforcée de cuivres juteux à souhait. L’enlevé gospel “Cry Another Tear” (avec ses choristes en question-réponse), le mambo/shuffle “Can’t Go Back Again”, le jump cuivré “Money Monsoon”, le soulful “Hold Your Lamp High”, l’alangui “Kiss And Dream” et le zydeco “Ma Misère” (en cajun dans le texte) constituent les sommets de cette rondelle qui ne comprend par ailleurs aucun temps faible. Les amateurs de tempéraments féminins bien trempés (dans la veine de la regrettée Etta James ou de l’impavide Sharon Jones) y trouveront amplement matière à satisfaction.

Patrick Dallongeville
Paris-Move
Deb Ryder