DEATH BELLS – New Signs Of Life

DAIS / Modulor
Rock
DEATH BELLS - New Signs Of LifeDEATH BELLS - New Signs Of Life

Ils ont eu beau s’être relocalisés à Los Angeles pour enregistrer leur second album, les Australiens Death Bells n’en ont pas moins conservé nombre de leurs particularismes. Ne vous laissez pas tromper par le nom: leur musique n’a toutefois rien à voir avec celles de leurs aînés d’AC/DC, non plus d’ailleurs qu’avec un quelconque mouvement goth ou metal. Il n’en demeure pas moins que leur rock aussi nerveux qu’obstiné, nimbé d’arrangements éthérés (ces synthés millésimés eighties et ces jangle guitars) évoque au moins deux de leurs glorieux prédécesseurs aussies: Midnight Oil (pour la dimension épique et fiévreuse, cf. “Heavenly Bodies” et “Two Thousand And Twenty”) et The Church (pour leur mix de références new-wave et Paisley, cf. ici “Sacred” et la plage titulaire). Il suffit pour s’en convaincre d’écouter “Web Of Love” ou “The Sun That Shines Forever”, dont le beat urgent se trouve zébré de rhythm guitars rivalisant avec des claviers omniprésents. “A Different Kind Of Happy” emprunte pour sa part les sentiers naguère arpentés par les Smiths et Psychedelic Furs (les six cordes cristallines de Remy Veselis y croisant un saxo aérien sur la coda). Si l’on ajoute que le conclusif “Shot Down (Falling)” n’aurait pas déparé le répertoire d’INXS, on mesure à quel point la nostalgie s’oriente désormais aussi vers des eighties mythifiées par une génération qui (comme pour les décennies précédentes) ne les a connues qu’en différé, et par procuration. Dans ce registre, Death Bells s’avère en tout cas nettement plus pertinent que certains Cranberries de sinistre mémoire, et c’est déjà ça.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, September 17th 2020