Dayna Kurtz – American Standard

Munich Records
Rock
 Fabuleux! Tel est le qualificatif qui convient le mieux au dernier opus de Dayna Kurtz que vient de publier sa maison de disques allemande, celle qui officie habituellement pour les publications européennes de la ravissante américaine. Dayna Kurtz, c’est une voix, pour ne pas écrire plus vulgaire, un charmant minois (pour éviter la répétition du même gros mot), et voilà succinctement décrite l’artiste américaine que j’avais eu le plaisir d’interviewer au moment de la sortie de son album ‘Another Black Feather’, en 2006. J’en profite pour vous rappeler qu’elle n’en est d’ailleurs pas à son deuxième coup d’essai, ‘Otherwise Luscious Wife’étant ‘réapparu’ dans les bacs en 2002, après une courte existence en cassette, ‘Postcards from Downtown’ en 2003, et ‘Beautiful Yesterday’ en 2004.
Il y eut même un DVD ‘live’, la même année, ‘Postcards from Amsterdam’, puisqu’entre parenthèses, la Miss s’est produite chez nos proches voisins alors que nous, dans l’hexagone, nous nous languissons terriblement de son absence…
 
Que vous dire, en intro, de ce nouvel album? Que c’est un véritable joyau, déjà. Dès la première chanson, ‘Invocation’, vous demeurez pétrifié, la gorge serrée, tellement l’histoire de la jeune fille partie de chez elle sur un coup de tête et suppliant sa mère de l’accueillir à nouveau à la maison vous serre le cœur. Superbement chantée, cette ballade touche au sublime. Et comme le suggère le titre du disque, il faut s’attendre à plus d’un petit détour dans l’histoire des Etats Unis des cinquante dernières années pour bien s’immerger dans l’univers de la Miss. ‘Good in ‘62’ est un rock’n’roll de l’époque évoquée, celle des 60’s, et tout le disque est à l’avenant.
 
Dayna Kurtz chante, joue de la guitare, de la lap steel guitare, du banjo, et met tous ses talents au service de textes intelligents. Que demander de plus si ce n’est qu’elle veuille bien faire un petit séjour chez nous. Je serai d’ailleurs le premier à aller l’accueillir!
 
Un véritable ‘concept album’ qui revisite pour nous un passé pas si éloigné. Oscillant entre folk, country, rock et blues, ce disque est l’indispensable que vous devez écouter, posséder et offrir tant il est un petit chef d’œuvre à lui tout seul.
 
Dominique Boulay  
 

 

Ceux qui n’ont jamais entendu Dayna Kurtz vont se prendre avec cet opus une superbe gifle tout en se posant la question de savoir si cette voix est celle d’un homme ou d’une femme tant le chant de Dayna est comme en équilibre sur le fil qui surplombe le vide dans lequel se retrouvent tous les fantasmes liés aux voix androgynes façon Ziggy Stardust de David Bowie.
 
Ici, avec Dayna, on touche du doigt le divin, cette atmosphère et cet environnement musical que seuls quelques rares artistes ont su graver pour l’éternité et dont les albums figurent dans le rayon ‘indispensable’ de toute CD-thèque.
 
Produit par Dayna Kurtz et Randy Crafton, l’album bénéficie d’un mixage d’une incontestable haute qualité assuré par Randy Crafton et Sal Mormando. Un Randy Crafton dont je ne peux que vous recommander de retrouver son redoutable ‘Inner Rhythms’, sorti en 1996, et dont quelques rares exemplaires peuvent encore être trouvés ici et là, en creusant bien le sol de ses mains.
 
A l’instar de Nina Simone, Dayna Kurtz vous fait naviguer entre blues, jazz, folk et rock. Magie du talent qui sait faire valser les étiquettes et s’offrir tel que, sans avoir à se justifier. Ecoutez ‘Invocation’, qui ouvre cet album, et vous ne vivrez plus les relations humaines de la même manière tant cette supplique vous arrachera le cœur. Et que les plus sensibles osent me dire que cette chanson ne leur a pas griffé le ventre ou rayé l’âme.
 
Les onze titres de cet album sont tous de la même veine et vous ne sortirez pas indemne après un tel moment de musique. ‘Billboards For Jesus’ vous collera des frissons à l’infini et pourrait d’ailleurs être une superbe musique pour un long métrage sur le Mississippi. ‘Don’t Go Down’ et ‘Good’ in 62’ ont le goût sucré des 60’s et de ces rêves qui sentaient bon les fleurs et la paix, avec cette musicalité savoureuse des Beatles et des Them. Comme un grand cru dont on aurait bu le nectar mais dont la saveur nous reste encore là, dans la gorge, bien après avoir bu le breuvage sacré. Une saveur corsée qui vous tirera des larmes de bonheur sur ‘You Fine Girl’.
 
‘American Standard’: un disque qui ne vous fait pas partager des émotions ; un disque qui ‘est’ émotion, émotion pure.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 
 
Album disponible ici :  http://www.munichrecords.com/
Dayna Kurtz