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Un nouvel album audacieux et intimiste de la pianiste et vocaliste Dawn Clement, à paraître le jour de la Fête nationale française.
Il y a des artistes qui tracent leur route discrètement dans le paysage du jazz contemporain, et puis il y a ceux, comme la pianiste, chanteuse et compositrice Dawn Clement, qui l’illuminent de leur seule présence. Depuis plus de vingt ans, Clement façonne une voix singulière, à la fois intellectuellement affûtée, émotionnellement profonde et rythmiquement envoûtante. Son nouvel album, Delight, dont la sortie est prévue le 14 juillet, jour de la fête nationale française, s’impose comme une leçon de nuance et d’originalité. Un album qui ne cherche pas à séduire tout le monde, et c’est tant mieux. Il s’adresse avant tout à ceux qui recherchent la profondeur plutôt que la facilité, la complexité plutôt que le confort.
Avec Delight, Clement s’empare d’un format classique du jazz acoustique, piano, contrebasse, batterie, mais en le réinventant de l’intérieur, avec sa voix pour fil conducteur. À ses côtés, deux figures majeures du jazz : le légendaire contrebassiste Buster Williams, compagnon de route d’Herbie Hancock et de Nancy Wilson, et l’imprévisible batteur Matt Wilson, connu pour son jeu aussi inventif que joueur. Ensemble, ils forment un trio intergénérationnel d’une vitalité exceptionnelle, livrant un album à la fois retenu et lumineux.
Si l’album ne comporte que trois compositions originales signées Clement, les autres pieces, de Thelonious Monk, Elvis Costello, Julian Priester, entre autres, sont si subtilement revisitées qu’elles en deviennent méconnaissables. Il ne s’agit pas de simples reprises, mais de véritables recréations, nourries par une pensée musicale profondément personnelle. Chaque note, chaque silence, témoigne d’une approche presque poétique de la composition, entre structure rigoureuse et liberté organique.
Ce n’est pas une musique qui s’impose par sa virtuosité, mais par son exigence douce. Une radicalité tranquille, presque souterraine, qui exige une écoute attentive. «Dans tout l’univers du jazz, il existe très peu de voix véritablement singulières, quel que soit l’instrument», affirme Julian Priester, tromboniste de légende et proche collaborateur de Clement. «Mais Dawn a su créer une voix qui lui est propre.» Delight en est une preuve éclatante, une œuvre aussi personnelle que profondément communicative.
Le magazine DownBeat a salué le jeu de Clement en ces termes : « La révélation, c’est le piano de Dawn Clement, toujours prêt à offrir le lyrisme ou la structure dont le moment a besoin. » Cette dualité, entre le lyrique et le formel, entre l’improvisation spontanée et la rigueur de l’architecture musicale, est au cœur de son langage artistique. À travers six albums en tant que leader, Clement a exploré tout le spectre de la musique créative: du trio jazz classique à l’improvisation avant-gardiste, de l’écriture de chansons expressives à des interprétations vocales empreintes d’influences indie et alternatives.
Pour celles et ceux qui découvriraient cette artiste, Delight constitue une porte d’entrée idéale. Il y règne une forme d’intimité rare, une impression que les musiciens ne cherchent pas à éblouir mais à instaurer un dialogue sensible avec l’auditeur. Cette musique semble puiser dans un inconscient collectif fait de sons, de couleurs, de parfums, de souvenirs. Est-ce un album de réminiscences ou une source pure de joie? Peut-être les deux à la fois.
Pour mieux cerner l’étendue du talent de Clement, on ne saurait trop recommander l’écoute de son album Tandem, remarquable recueil de duos, qui révèle toute sa capacité d’écoute et d’interaction musicale. Comme Delight, il témoigne de ce lien invisible qu’elle tisse entre les musiciens, les traditions, et le public.
Delight ne cherche pas le spectaculaire. Il ne s’impose pas. Il s’installe, il respire, et par-là, il laisse une empreinte durable. Dans un monde saturé de bruit, Dawn Clement propose une musique rare, celle qui ressemble à un souvenir, à un rêve, ou peut-être simplement, à un moment de bonheur retrouvé.
Thierry De Clemensat
Member at Jazz Journalists Association
USA correspondent for Paris-Move and ABS magazine
Editor in chief – Bayou Blue Radio, Bayou Blue News
PARIS-MOVE, June 9th 2025
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Musicians :
Dawn Clement – piano, voice
Buster Williams – bass
Matt Wilson – drums
Tracklisting:
1 Outstretch 3:10
2 Monk’s Dream 5:56
3 Someone Took the Words Away 4:07
4 Tokudo 4:21
5 Easy E 7:07
6 You Taught My Heart to Sing 4:32
7 Elmer’s Holiday 3:58
8 Alone Together 6:37
9 Forgive Me 4:33
Composed by: (1,5,9) Clement; (2) Monk; (3) Costello; (4) Williams; (6) Tyner & Cahn; (7) Priester; (8) Schwartz & Dietz
Produced by Dawn Clement
Recorded & mixed by Matt Balitsaris at Maggie’s Farm, Pipersville, PA
Recorded on May 28, 2024
Mastered by Colin Bricker at Mighty Fine Productions, Denver, CO
Photographs by Aleksandr Lee assisted by Yan Savin
Cover design & layout by John Bishop