DAVID OLNEY – This Side Or The Other

Black Hen Music / Proper
Americana

Avec pas moins d’une trentaine d’albums à son actif (dont six live, pour la plupart captés en Hollande) et trois de plus avec diverses formations, David OLNEY affiche, à 70 balais, une carrière musicale de près d’un demi-siècle. Et s’il demeure relativement méconnu dans notre pays, ce n’est de toute évidence pas le cas aux Pays-Bas, où il entame une tournée d’une dizaine de dates en octobre prochain. Sans que l’on puisse déterminer si c’étaient alors ses propres racine bataves qui s’exprimaient, le regretté Townes Van Zandt lui-même citait d’ailleurs David OLNEY parmi ses auteurs-compositeurs préférés. Natif de Rhode Island mais relocalisé à Nashville depuis 1973, il y fait figure de secret le mieux gardé parmi la faune des musiciens locaux. Il n’est en effet pas anodin de compter parmi ses admirateurs des artistes tels que Steve Earle, Linda Ronstadt ou Emmylou Harris. Et si l’on peut sans grand effort ranger son art au rayon “Americana”, il faut toutefois spécifier que David OLNEY ne verse pas dans la country classique. Un peu à la manière d’un Johnny Dowd, ses compos dépeignent tour à tour avec ironie et empathie les aléas, errements et atermoiements d’une condition humaine dont il s’avère l’un des plus aigus scrutateurs. Des titres comme les poignants “Running From Love”, “This Side Or The Other” côtoient ainsi les acerbes “I Spy” et “Border Town” (lesquels auraient très bien convenu à la bande originale du “Touch Of Evil” d’Orson Welles). Le shuffle-rag “Death Will Not Divide Us” évoque ainsi Neil Young et J.J. Cale à leur meilleur, de même que le lapidaire “Wall” en fait autant avec Tom Waits. C’est dire en quelles eaux fraie David OLNEY : un original de première bourre! Les lyrics sont intégralement retranscrits dans le livret, et des pointures telles que l’harmoniciste Charlie McCoy et le guitariste Steve Dawson (qui co-produit et officie à la lap-steel et pedal-steel) entourent ce grand homme, capable d’émouvoir les cœurs les plus endurcis (“Open Your Heart”) tout comme d’énoncer des manifestes socialistes (“Stand Tall”), et de conclure sur une reprise aussi inédite qu’inattendue du “She’s Not There” des Zombies…! Assurément, David OLNEY est de la race presque éteinte des mavericks. Découvrez le d’urgence, vous nous remercierez plus tard !

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder