DAVID OLNEY & ANANA KAYE – Whispers And Sighs

Schoolkids Records
Americana
DAVID OLNEY & ANANA KAYE - Whispers And Sighs

Avec une trentaine d’albums à son actif (dont six live, pour la plupart captés en Hollande) et trois de plus avec diverses formations, David Olney affichait, à plus de 70 balais, une carrière musicale de près d’un demi-siècle. Et s’il demeure relativement méconnu dans notre pays, ce n’était de toute évidence pas le cas aux Pays-Bas, où il tournait régulièrement. Sans que l’on puisse déterminer si c’étaient alors ses propres racine bataves qui s’exprimaient, le regretté Townes Van Zandt lui-même le citait d’ailleurs parmi ses auteurs-compositeurs préférés. Natif de Rhode Island mais relocalisé à Nashville depuis 1973, il y faisait figure de secret le mieux gardé parmi la faune des musiciens locaux. Il n’était en effet pas anodin de compter parmi ses admirateurs des artistes tels que Steve Earle, Linda Ronstadt ou Emmylou Harris. Et si l’on peut sans grand effort ranger son registre au rayon Americana, il faut toutefois concéder que David Olney ne versait pas dans la country classique. Un peu à la manière d’un Johnny Dowd, ses compos dépeignaient avec une ironie non dénuée d’empathie les errements et atermoiements d’une condition humaine dont il s’avérait l’un des plus aigus scrutateurs. Disparu en janvier 2020, voici donc son ultime legs à ce monde troublé. Il s’y présente à part presque égale avec un duo de jeunes auteurs-compositeurs interprètes, la chanteuse et claviériste Anana Kaye, et le guitariste Irakli Gabriel. Y partageant sept des douze compositions avec ses jeunes complices, le vétéran Olney en signe encore cinq à lui seul. Si les crépusculaires “My Favorite Goodbye”, “My Last Dream Of You”, “Behind Your Smile”, “Why Can’t We Get This Thing Right?”, “The World We Used To Know”, “Tennessee Moon”, “The Great Manzini (Disappearing Act)” et la plage titulaire traduisent une mélancolie que l’on pourrait presque qualifier de prémonitoire, l’acerbe lucidité dont David Olney s’est toujours montré prolixe illumine aussi l’enlevé “Lie To Me, Angel” et le stonien “Last Days Of Rome”, tandis que de subtils arrangements de cordes (violoncelle et violon) et de cuivres sertissent l’essentiel de l’ensemble. Un poignant transfert de flambeau, à la hauteur d’un artiste réellement attachant.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, February 23rd 2021

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David Olney & Anana Kaye – My Favorite Goodbye | From “Whispers And Sighs”:

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