Rock

Il n’y a pas besoin d’être légion pour attirer l’attention sur soi. C’est ce que David Linx a parfaitement assimilé, lui qui ne s’est adjoint ‘officiellement’ que Rhoda Scott, Diva de l’orgue Hammond, et André Ceccarelli aux fûts pour nous offrir cette magnifique galette!
La première citée, grande prêtresse du B3, officie depuis un moment déjà, et a signé une bonne petite vingtaine d’albums sous son seul nom, sans compter ses contributions multiples. Le second nommé, quant à lui, jongle avec ses baguettes depuis plus de quarante ans. Il a enregistré une quinzaine de disques et a déjà travaillé sur l’album ‘Le coq et la pendule, Hommage à Claude Nougaro’ paru en 2009 et sur lequel on retrouve le même David Linx au chant.
Mais ce serait être de mauvaise foi que de ne pas mentionner les quelques invités prestigieux dont le trio s’est entouré pour nous concocter cet ouvrage. Et c’est là que réside la différence notoire entre le disque produit par le commun des musiciens et celui élaboré par une sorte de nouveau super groupe composé du gotha du monde des musiciens de jazz. On retrouve ainsi Lenine, le chanteur guitariste songwriter brésilien au chant sur la plage 4, le multi-instrumentiste vietnamien Nguyên Lê aux guitares sur les morceaux 1, 3, 4, 7, 11 et 12, le sarde Paolo Fresu au flügelhorn sur le 12, le saxophoniste français Julien Lourau sur le premier et le onzième, le flutiste et saxophoniste belge Steve Houben sur les 5 et 7, Sergio Krakowski au pandiero, tambourin brésilien, sur les 1, 3, 6, 10 et 11, Tejan Karefa au chant, Christophe Wallemme, le bassiste et contre bassiste franco-mauricien qui a signé une trentaine de galettes en tant que sideman, co-leader et leader et Guy Barcena, au chant, sans oublier la section cuivres dont les arrangements sont signés Laurent Cugny et composée de Claude Egéa à la trompette, Daniel Zimmermann au trombone et Pierre Olivier Govin aux saxophones alto et baryton, et qui officie sur les parties 1 et 3.

Douze compositions réunies sous le titre ‘Rock my Boat’ qui est également la première chanson de l’album. Un superbe nouvel opus de jazz à la portée universelle, non seulement à cause des musiciens qui s’y retrouvent et qui viennent de tous les coins de la planète, mais aussi grâce aux compositions dont la qualité saura parfaitement réunir et rassembler tous les mélomanes, d’où qu’ils viennent et d’où qu’ils soient originaires.
Ce n’est certes pas le premier disque du chanteur-compositeur belge, mais le don de création est tellement ancré en lui que l’aptitude au changement est inhérente à ses sorties discographiques. Une atmosphère soft dans laquelle suintent des influences latinos certaines et un sens du swing prononcé. Une musique que l’on associe très rapidement à la nuit et aux ambiances intimes et chaudes qu’elle suscite parfois. Une parfaite réussite…!!
Le concert prévu au New Morning courant novembre restituera idéalement ce climat particulier que le disque parvient si bien à suggérer.