David Gogo – Soul Bender

Dixiefrog
Blues

Le concert que donna David devant une petite poignée d’inconditionnels, un soir d’automne, dans l’ex One Way de Christine, rue Jules Vallès, en plein Marché aux Puces, à Saint-Ouen, fut l’un des meilleurs concerts auxquels j’ai eu la chance d’assister dans cet antre du blues. Et le nouvel opus démarre de telle manière qu’il me fait remémorer de suite ce fameux moment de la vie bluesy parisienne. Dans ce qui fut sans doute le dernier vrai Juke Joint français, David Gogo slidait avec son verre de bière vide, et même s’il utilise autre chose en studio, c’est toujours aussi bon.

L’artiste a enregistré son disque avec différents musiciens car comme il me l’avait expliqué lui-même, le Canada est tellement vaste qu’il est bien plus pratique, et bien moins coûteux, de jouer avec des musiciens sur la côte Est différents de ceux avec qui il joue de l’autre côté, à l’ouest. Sont donc présents pour cet opus Bill Hicks, Charlie Quintana et Pat Steward comme batteurs, Jay Stevens et Doug Elliot à la basse, ainsi que Rick Hopkins aux claviers, les autres étant plus vraisemblablement des musiciens de studio et de circonstances…
Sixième disque de notre ami canadien, l’arrivée de ‘Soul Defender’ est une fois encore un petit événement car c’est toujours de vrai bon blues-rock qu’il s’agit…! Et celui-ci ne déroge pas à la règle de qualité établie. Il y a par contre plus de reprises que d’habitude, mais comme celles-ci sont superbement interprétées, nous ne nous en plaindrons même pas. Elmore James, W. Porteous, les trois W. Pickett, W. Schofield, R. West en cosignent une autre, tandis que les quatre Doors, M. Jackson, ou R. Trower et K. Reid sont mis également à contribution. Cela ne laisse plus à David Gogo que la place pour quatre compositions, mais j’imagine qu’il avait envie que cela en soit ainsi. D’autant plus que reprendre M. Jackson ou les Doors est une sacrée prise de risque, car l’on vous attend au tournant.

Le disque est à l’image de tout ce que David Gogo a fait jusqu’à maintenant, particulièrement bien fait. Cela fait penser aux Stones des premiers jours, lorsqu’ils jouaient du blues et du rock… Aujourd’hui, nous avons David Gogo, alors de quoi pourrions nous plaindre?

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
david gogo