Blues

Après une absence discographique que je trouve personnellement bien longue depuis la sortie de ses précédents albums, ‘Skeleton Key’ et ‘Vibes’, le jeune guitariste de Toronto nous revient enfin. Et comme à chaque fois, ce n’est pas les mains vides qu’il débarque. Cette fois-ci, ce sont douze nouvelles pièces d’excellentes factures qui viennent peupler notre univers musical tout bleu. Du rock, du blues, des ballades, il y en a pour toutes les addictions à la bonne musique. L’ouvrage a été enregistré chez l’artiste et il a su s’entourer, pour l’occasion, d’un certain nombre d’excellents camarades pour réaliser l’ouvrage: Dave Alcock et David assurent les parties allouées aux guitares, William Arthur Hicks est à la batterie, Rick May est le bassiste du jour et Rick Hopkins joue de l’orgue Hammond. Sans compter un harmoniciste, un saxophoniste et une trompettiste, un claviériste et un autre guitariste ‘à la petite semaine’.
David Gogo nous ayant toujours habitué à du travail de grande qualité, les mélodies sont toujours aussi superbes et cela passe, sans transition, du boogie, avec ‘Where The Devil Won’t Go’, au bon vieux rock, avec ‘Gunslinger’. Et je ne vous ai encore pas cité des morceaux qui percutent, tels ‘Too Late To Stop Now’, ou ‘Don’t Bring Me Down’. Sans plaisanter, il faudrait épiloguer sur chacun des morceaux qui composent l’ouvrage tant il y a à écrire, et à dire sur ce très bel album qu’est ‘Different Views’, mais ce ne serait plus d’une chronique qu’il s’agirait mais d’une composition de philosophie. Ceci dit, en prenant de la bouteille, et pas n’importe laquelle, je préfère ce ‘Different Views’ à ‘La critique de la raison pure’.

 

Avec cet opus au titre révélateur, ‘Different Views’, le guitariste canadien David Gogo assume ses choix et ses différentes orientations musicales, mais toujours dans le blues le plus bleu. Un grand bleu dans lequel il nage à merveille, car comme il le chante sur le premier titre, ‘Too Late To Stop Now’. Même après avoir rencontré le diable, celui qui est au Crossroad, David poursuit son périple et jongle entre blues péchu et morceaux plus aériens, sans doute parce que là où David Gogo va, c’est ‘Where The Devil Won’t Go’, un titre qui démarre sur un riff de gratte qui fera rougir de plaisir le Devil, justement.
Ca frétille, ça swingue, ça bouge en tous sens et ça vous envoie dans le décor, avant que ‘Relax’ ne vous fasse retomber pour un moment dans votre fauteuil. Le temps de savourer ce blues lent et une boisson de votre choix que déjà le lascar vous remet la sauce avec ‘Over And Over’. Le parcours des douze titres est excitant et harmonieux, scintillant et bourré de petites pépites avec cet orgue Hammond ici, là cette trompette, ou encore ici un harmonica. Pas moins de treize invités se sont joints à David Gogo pour jouer et chanter sur cet opus, sans compter la superbe pin-up blonde au prénom ravageur, Shilah, que vous pouvez découvrir en dépliant le digipack proposé par Dixiefrog. Shilah, un prénom provenant de la tribu des Navajos et qui signifie frère de sang. Un sang chaud qui coule dans les veines du blues de David Gogo sur ce ‘Different Views’.

L’architecture de cet opus est remarquable, admirablement maîtrisée, avec ces soupçons de risques qui donnent l’indispensable piment du blues au bord de l’orgasme. Jouissif, très jouissif…!

Site de Dixiefrog:
http://www.bluesweb.com