Indus

Bon, déjà, sur le papier, on se doute que ces deux-là ne se sont pas associés pour faire tourner les serviettes chez Patrick Sébastien. Ni Einstürzende Neubauten, ni Wovenhand ne sont en effet réputés pour plier les foules de rire en faisant la chenille qui redémarre. Le fer de lance de l’indus allemande post-punk, et l’apôtre tutélaire du jugement dernier au milieu des champs de maïs ne pouvaient en effet s’unir pour célébrer les 40 ans d’Abba et Boney M. Il n’empêche, on n’était tout de même pas préparé à pareille messe païenne. Un peu comme si Jim Morrison avait rejoint le Can de Damo Suzuki, ou si Nine Inch Nails s’était piqué d’un hommage à Nusrat Fateh Ali Khan. Entre indus bon teint, romantisme classique et ethno-machin-truc, attendez-vous donc à remettre en question vos certitudes, comme au temps du “White Light, White Heat” du Velvet, du “Pawn Hearts” de Van Der Graaf ou du “Another Green World” d’Eno. Sans compromission ni concession, ces deux lascars défrichent au bulldozer des hectares entiers, à la surface desquels leurs successeurs dessineront le futur de nos musiques. À ranger entre le “Marble Index” de Nico, le “Monster Movie” de Can et la trilogie berlinoise de Bowie… “Risha” signifierait “plume” en arabe. Comme dans les “Ailes du Désir” de Wenders, celle-ci vous tombe sur le rable avec la gravité du béton. Ainsi que l’on pouvait lire jadis dans les trains italiens: “E pericolo sporgiersi”… Aussi vertigineux qu’envoûtant!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

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David Eugene Edwards & Alexander Hacke – All In The Palm (From the album: “Risha”) on Youtube: HERE

Einstürzende Neubauten – site web officiel ICI

Wovenhand (official Facebook page): ICI

Présentation de la sortie de l’album RISHA sur le site du label Glitterhouse: ICI
Extrait: “‘Risha’ cannot be described in traditional terms. This sound is a sweeping tapestry of Americana, Neo-Folk, Industrial, Ambient, Electronic and Arabic Music. ‘Risha’ – which means ‘Feather’ in Arabic – contains 10 parts: Beginning with the mystic ‘Tryptich’ which is followed by the furious beat of ‘All in the Palm’. Hacke and Edwards keep the pace with ‘The Tell’ and its driving industrial rhythm and break it down completely with track #4, “standing stone, Helios”. ‘Kiowa 5’ is shaped by fascinating drum patterns and the shamanic vocals of David Eugene Edwards. ‘Lily’ is the song that is inspired most by early Wovenhand, followed by the dark and hypnotic ‘Parish Chief’ with its almost Suicide-like vintage drumbeat, the drone excursion ‘Akhal’, before the memorable ‘Teach Us To Pray’ and the final and epic ‘Breathtaker’. Each one a piece of the puzzle; made to be listened in its entirety.”