DAVE BRUBECK QUARTET – Live From The Northwest, 1959

Brubeck Editions / MVD
Jazz
DAVE BRUBECK QUARTET - Live From The Northwest, 1959

Formé en 1951, le Dave Brubeck Quartet accéda au succès planétaire huit ans plus tard, à la parution de son fameux album “Time Out” (avec les hits “Take Five”, “Blue Rondo À La Turk” et “Three To Get Ready”). 18 mois après celle du “Live From Vienna 1967” (qui le présentait prématurément amputé de son soliste vedette, le saxophoniste Paul Desmond), le Dave Brubeck Estate (ses fils Chris, Dan, Matt et Darius) persiste dans son entreprise d’exhumation d’archives inédites de la célèbre formation de leur paternel. Captées à Portland, Oregon, les deux prestations donnant lieu à celle-ci le furent par l’éminent Wally Heider (via l’un de ses tout premiers dispositifs mobiles), les 4 et 5 avril 1959, successivement dans le hall du Multnomah Hotel, puis dans l’auditorium du Clark College voisin. D’une modernité étonnante, leur prise de son (savamment remastérisée) témoigne, outre de l’interplay roboratif d’une formation s’entendant alors comme larrons en foire, de l’avance technologique de Heider sur ses contemporains ingénieurs du son. Quatre mois, plus tard, la popularité du Quartet allait prendre une tournure décisive, et voici sans doute l’un des ultimes témoignages live de la période qui devait incessamment l’y  mener. Si l’on n’y distingue pas encore les prémices des fameuses time-signatures tarabiscotées qui attisèrent tant la curiosité des musicologues (tout en captant significativement l’intérêt du grand public), l’inscription de la formation new-yorkaise dans le courant cool qui florissait alors sur la côte ouest était déjà patente. Quelques standards convenus y donnaient encore prétexte à des variations enlevées (“When The Saints”, “Basin Street Blues”, “Gone With The Wind”), tandis que sur la version présente de “These Foolish Things”, Desmond épouse le style moelleux du Stan Getz d’alors. cédant à Dave quelques sages dissonances, bien vite ramenées au bercail. Le combo n’en délaissait pas moins l’improvisation la plus spontanée, dont témoignent ici les “Multnomah Blues” et “Two Part Contention” collectifs (que signe pourtant seul son leader). La rythmique impeccable que prodiguaient Eugene Wright et Joe Morellos y est particulièrement à l’honneur, assurant le swing de bout en bout.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 24th 2023

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