Dave Arcari – Nobody’s Fool

Dixiefrog
Blues

Avec des intonations qui rappellent le grand Ferré Grignard, Dave Arcari a vite fait de nous emmener sur les chemins de traverse, là où l’on peut tituber sans crainte. Il semblerait en effet que le loulou affectionne particulièrement les boissons viriles comme le whisky, dont il évoque les saveurs dès le premier morceau de son disque, ‘Devil’s Left Hand’. Entre les chansons à boire que pourraient entonner tous les poivrots de la terre et quelques Blues bien gras de Lemon Jefferson ou Robert Johnson, le bougre s’épanche volontiers sur sa National Steel ou son Dobro. Certains font la tournée des pubs, d’autres préfèrent la tournée des studios pour immortaliser leurs ballades folklo-bluesy: le Chem 19 de Glasgow, le Buzz, Loch Lomond, les CaVa Studios de Glasgow, également, cité écossaise pas très éloignée des grands crus de boisson maltée. Ce qui n’a pas été enregistré et mixé au nord de la Grande Bretagne l’a été aux Sonic Pump Studios d’Helsinki, en Finlande, où de bonnes vodkas fermentent également à point! Car le Dave soigne aussi bien ses compositions et ses interprétations qu’il soigne son palais et ses cordes vocales. Cinq chansons sont de purs produits du garçon, et lorsqu’il ne joue pas des traditionnels à sa sauce, il nous gratifie d’excellentes reprises. Cela fleure bon parfois l’Irlande des Pogues ou son Ecosse natale, et cela corse ses rythmes bleus de manière singulière et originale, les musiques celtiques se diluant fort bien dans les gammes pentatoniques.
Avec trois EP à son actif (en 2004, 2006 et 2006), Dave a encore pris le temps d’enregistrer trois albums: ‘Come With Me’ en 2007, ‘Got Me Electric’ en 2009 et ‘Devil’s Left Hand’ en 2010. Il a été guitariste du Sommerfield Blues et a joué avec les Radiotones. Naturellement capable de jouer en solo, guitare ou banjo, et de chanter, il sait aussi faire appel à des musiciens finlandais tels Juuso Haapasalo à la basse et Honey Aaltonen à la batterie pour distiller sa musique. Sans oublier bien sûr Jamie Wilson au violon sur un traditionnel ‘Mc Pherson’s Lament’ écrit en prison quelques jours avant son exécution par Mc Pherson lui-même. Quelques autres musiciens font un court passage sur la galette: Jim Harcus à l’harmonica, Adrian Patterson à la basse ou Don MacKinnon à la batterie, tout comme le dénommé Paul Savage qui est, de plus, celui qui mixa la chanson qui donna son titre à l’opus: ‘Nobody’s Fool’.
Une première livraison chez Dixiefrog d’un musicien qui a déjà de la bouteille. C’est peu dire et c’est très bien comme cela!

Dominique Boulay
Paris-Move , Blues Magazine

Dave Arcari