Dana Fuchs – Love To Beg

Ruf Records
Blues

Une nouvelle et charmante blueswoman nous arrive tout droit de New York et une fois de plus, c’est la grosse claque! Cet opus est le troisième de la jeune et jolie Dana, originaire de Floride, mais qui sévit, musicalement parlant, depuis New York. Dès son premier album, ‘Lonely For a Lifetime’, Dana Fuchs se fit remarquer autant par le public que par la presse spécialisée, puis arrivèrent la galette live ‘Live in NYC’ enregistrée au B.B. King Blues Club & Grill, tout comme le DVD live capté au même endroit. Il faut dire qu’elle avait déjà écumé les endroits fameux de la Grosse Pomme: The Mercury Lounge, au 217 E. Houston Street, ou encore The Stephen Talkhouse, entre autres…

Le gang qui accompagne la charmante créature est composé de son fidèle comparse, Jon Diamond, qui compose avec elle et coproduit tout ce que Dana Fuchs sort, de Whynot Jansveld à la basse, Carter Mc Lean à la batterie et Glenn Patscha à l’orgue Hammond, au Wurlitzer ou au piano. Vous mentionner ensuite les musiciens invités ou autres choristes équivaudrait à réécrire l’annuaire du syndicat des musiciens professionnels répertoriés aux States. Vous imaginez donc combien ils sont nombreux à se presser pour figurer sur l’un des opus de la belle Dana…! Signe également que la créature ne subjugue pas uniquement par son physique avenant mais aussi et surtout par son talent de réelle blueswoman.

Sur ce nouvel album, la nouvelle bombe du Blues vous envoie la sauce de manière irréprochable et le gratteux pulse juste à point. Les morceaux sont percutants, d’une intensité folle et saignants à souhait!
Difficile, très difficile d’éviter les comparaisons avec Janis Joplin ou d’autres voix de Diva du genre, car celle-ci pète le feu de manière irréprochable. Les riffs rappellent parfois les Stones, mais personne ne songerait à le reprocher tant cela claque de manière parfaire!
Sur cet opus, Dana et ses lascars vous alignent douze co-compositions et une reprise. Et pas des moindres puisqu’il s’agit de ‘I’ve been loving you too long’ qu’immortalisa Otis Redding. L’histoire raconte que c’est son comparse, Jon Diamond, qui montra à Dana le film The Monterey Pop Festival, film dans lequel elle vit Otis Redding et c’est en le voyant qu’elle effectua le vœu de chanter à son tour ce morceau mythique que même les Rolling Stones reprirent en live dans les années 60.

La belle Dana tourne actuellement en Europe, mais j’écrirai, sans tomber dans un misérabilisme de mauvais aloi, qu’une fois de plus, personne ne l’a invitée à venir dans l’hexagone. Il y a eu le Triangle d’Or et celui des Bermudes, y aurait-il donc un Triangle hexagonal des tournées blues…?

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
Dana Fuchs