Electro

Accrochez-vous: laborieusement expectorée par Dan Deacon, un “chanteur” auprès duquel Benjamin Biolay et Étienne Daho passeraient presque pour des stentors, la plage d’ouverture, “Become A Mountain” (dont on se demande si le titre ne fait pas référence à l’alopécie galopante ravageant l’occiput de son auteur) évoque un oratorio de Pachelbel bricolé par Kraftwerk sous Dinintel. À l’avenant, le reste se répartit entre pastiches de “Tubular Bells” passés en 78 tours, scherzo de violons synthétiques, invocations compulsives de Tangerine Dream, adaptations new age d’irish-reels, séquençage de Don Cherry, plagiat de Jean-Michel Jarre, bruitages pour playstations et muzak disco robotique modifiée par vocoder, façon Human League (sporadiquement agrémentée de chœurs mutins). Il va sans dire que le tout swingue avec l’élégance mécanique d’un bobinoir de continu à filer. À part les nostalgiques de “Popcorn” par Hot Butter (tube des campings en 1972), la secte des adorateurs de Yoko Ono et les zélateurs les plus hébétés de Daft Punk, on peine à discerner quels autres masochistes voudront s’infliger pareil châtiment. Le genre d’abomination que condamne la convention de Genève, vous voilà prévenus.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 3rd 2020

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Dans Deacon – Mystic Familiar : Album noté 1*… pour l’artwork.

Pour les masochistes, ce Mystic Familiar est à commander sur le Bandcamp de Dan Deacon: ICI