CVC - Get Real - Paris Move

Pop

Dieu et Joey Ramone m’en sont témoins, des revivals, j’en ai entendu passer des wagons en quatre décennies. Mais s’il en est un auquel je ne m’attendais sûrement pas, c’est bien celui de cette espèce de variant britannique du yacht-rock qui précéda de peu le punk au mitan des seventies. C’est simple, cette nouvelle formation galloise me rappelle furieusement un furtif avatar du pub-rock (mouvement hétéroclite s’il en fût) du nom de Ace (dont le minor hit “How Long” défia un temps le “Go Your Own Way” de Fleetwood Mac dans les charts rosbifs au printemps ’77, et dont le leader, Paul Carrack, sévit ensuite au sein de Squeeze et Mike & The Mechanics). Entre Badfinger (“Anogo” ou le single “Winston”, avec son pont en three-steps façon “I’m The Walrus”), le Ten CC circa “I’m Not In Love” (“Sophie” et ce “Woman Of Mine” avec solo de synthé imitant un saxophone!) et le Manfred Mann Earth Band (“Docking The Pay”), pas de doute possible: leurs harmonies à trois voix, leurs structures en formes d’opéras de trois minutes, leurs soli de guitares tarabiscotés et leurs beats de funk blanc pré-disco (“Music Stuff”) les arriment bel et bien à cette période où France Gall et Michel Berger écumaient les clubs et studios londoniens. Ne répugnant pas même à arpenter les plates bandes éculées d’un funk fusion dont Level 42 se fit en d’autres temps l’un des parangons les plus fervents (“Mademoiselle” et sa wah-wah façon John McLaughlin), la devise de CVC semble donc bien s’énoncer comme suit: “I wish it could be 1975 again”. Aussi improbable et inattendu qu’indéniablement réussi, voici donc un sequel fichtrement bien troussé de “Retour Vers le Futur”!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 16th 2022

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