Crystal SHAWANDA – Voodoo Woman

IDLA / True North Records
Blues

Née de sang amérindien le 26 juillet 1983 (sur la réserve de Manitoulin Island, dans l’Ontario canadien), Crystal SHAWANDA fit à ses débuts l’objet d’une série téléréalité, suite à son irruption foudroyante dans les charts country, des deux côtés de la frontière des Grands Lacs. Fille d’un routier, elle accompagnait régulièrement celui-ci dans ses trips à Nashville. C’est ainsi qu’elle fut naturellement sensibilisée à la musique du Grand Ole Opry, et qu’elle commença à se produire dans ce registre dès l’âge de dix ans, avec les encouragements parentaux. Le succès de son premier album l’incita à poursuivre dans ce registre, mais la novice (dont le frais minois évoque celui d’une jeune Linda Ronstadt) nourrissait en secret une autre passion. Son frère aîné l’ayant initiée au blues que diffusaient les radios spécialisées, elle commença à interpréter en cachette ses propres adaptations de titres d’Etta James et Koko Taylor, alors même qu’elle devait sa popularité à un répertoire l’apparentant plutôt à ceux de Patsy Cline et Loretta Lynn. Cet album-ci (son cinquième) est donc celui du “coming-out”: capté quasiment live en studio (toutes ses prises de voix y sont des first takes), ce disque est une tornade de puissance et de feeling. Dès l’ébouriffant medley “Wang Dang Doodle/Smokestack Lightnin'”, l’auditeur comprend illico que la boîte à gifles est béante. La donzelle y feule et éructe comme un lynx en furie, et son band y affirme une impressionnante puissance de feu. C’est son propre mari, Dewayne Strobel, qui assure toutes les parties de guitares (excepté sur la cover du “Ball And Chain” de Big Mama Thornton, où Tommy Stillwell le supplante), et hormis l’harmoniciste Stephen Hanner (parfois trop démonstratif), ce gang s’avère d’une efficacité sans faille. Outre Howlin’ Wolf et Big Mama (et via celle-ci, évidemment, Janis), Crystal SHAWANDA rend également ici hommage aux immenses Koko Taylor (la plage titulaire) et Etta James (pour un bouleversant “I’d Rather Go Blind”, qu’on croyait pourtant presque désormais dévolu à une autre hurleuse, Beth Hart). Elle reprend également “Hound Dog” (que Leiber et Stoller avaient offert à la Thornton, avant qu’un jeune plouc de Tupelo n’en réalise ce que l’on sait) et le “Misty Blue” dont Dorothy Moore obtint jadis un hit, parmi un brelan d’originaux. Sans présager des réactions de son public initial, on ne peut toutefois dénier à Crystal SHAWANDA le courage de la sincérité. Un tournant majeur s’annonce ainsi pour elle, pour peu que les amateurs de blues lui tendent à leur tour les bras. Un album plus que convaincant, en tout cas.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

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