Rock

Margo Timmins au chant, Michael Timmins, aux guitares et préposé aux compositions, Peter Timmins à la batterie et Alan Anton à la basse, voilà les personnages pointés du doigt et l’endroit où a eu lieu le forfait est localisé, le studio The Clubhouse, quelque part à Toronto! Un lieu unique, une galette unique, c’est une certaine unité de lieu et de temps, la durée de celle-ci, et cela pour ce volume III.
Attention, ce n’est pas une énième tragédie grecque qui se joue là, mais le nouvel opus des canadiens de Toronto. Ils n’en sont plus à leur coup d’essai, ce volume étant le troisième d’une collection particulière, ‘Nomad’, pour laquelle ils revisitent différentes manières de jouer différents styles de musique. Cette série est prévue en quatre volumes aux cours desquels ils se livrent à des explorations soniques. Entre le Miles Davis de Bitches Brew, Neil Young & Crazy Horses, ou le Captain Beefheart and his Magic Band, voilà ce que Michael dit de leur travail: ‘Nous voulions nous aventurer en terre psychédélique, avec des incursions dans le blues, que nous adorons jouer sur scène!’.
Les musiciens se sont enfermés pendant quatre jours en studio en compagnie de leur fidèle compagnon de route, Jeff Bird, ce talentueux multi instrumentiste qui les accompagne depuis 1988, tout comme dans l’album ‘The Trinity Sessions’ où il jouait déjà aussi bien de l’harmonica que de la mandoline. Les Cowboy Junkies ont enregistré en direct les morceaux qu’ils venaient d’écrire et le résultat est dans cette galette, un excellent millésime du combo. Celui même qui arrive en Europe, et qui sera à Paris, au Divan du Monde, le 8 novembre prochain. Huit morceaux dans lesquels la voix de la très jolie Margo nous charme et nous embarque dans les pérégrinations musicales du groupe. Ecoutez ‘It’s Heavy Down Here’ et vous comprendrez ce que veut dire le mot ‘chavirer’ à l’écoute de cette superbe voix sur une mélodie planante, en prime. Elle me fait immédiatement penser à cette formidable chanteuse qu’est Grace Slick, du Jefferson Airplane, et la comparaison n’a rien d’exagéré!
Vous sont proposées de chouettes mélodies dans un déluge sonore impitoyable et qui produisent un fabuleux cocktail explosif. Une atmosphère particulière que l’on a du mal à quitter lorsque le CD arrive en bout de course. Cela faisait un moment que nous avions perdu l’habitude de nous immerger dans ces ambiances ‘curved airiènne’ (du nom de la formation britannique de rock progressif Curved Air) et cette cure de jouvence fait le plus grand bien. Il faut rappeler que la chanteuse de cette formation là, Sonja Kristina Linwood, possède, elle aussi, une voix à vous laisser sur le flanc pour un long moment! Retrouver la chanson ‘Marie Antoinette’ sur Youtube et vous verrez que je ne plaisante pas. Et si vous ne savez pas vous servir d’une unité centrale ou d’un clavier, précipitez-vous sur ‘Late Night Radio’, extrait du disque de nos Torontois préférés et vous ne serez pas déçus. D’autant que tout l’ouvrage est du même acabit. Un indispensable qui arrive du Canada et à posséder impérativement…!!!