CORY WEEDS With Strings – What Is There To Say?

Cellar Music Group
Jazz
CORY WEEDS With Strings - What Is There To Say ?

Difficile de trouver musicien plus hyper-actif que le saxophoniste canadien Cory Weeds:  après avoir dirigé près de quinze ans durant son propre Cellar Jazz Club dans sa bonne ville de Vancouver, il en a poursuivi la gestion du label homonyme, qui célèbre à présent son vingtième anniversaire avec un catalogue conséquent. Tout aussi engagé dans sa propre carrière artistique, il réalise avec ce nouvel album (son 18ème à ce jour) le fantasme de maints jazzmen depuis que Charlie Parker en popularisa l’exercice: un album orchestral, où une conséquente section de cordes sertit un quatuor de base, et dont le piano (servi par son compatriote Phil Dwyer, également en charge des arrangements) et son saxophone ténor se partagent les soli. Ancrées dans une time-zone où ce registre faisait souvent office de fond sonore pour cocktail-parties (ainsi de la scie “Que reste-t-Il De Nos Amours?” de Charles Trénet, rebaptisée “I Wish You Love”, et se rapprochant périlleusement de Herb Alpert et Franck Pourcel), ces huit plages rappellent parfois certains film-scores à la manière d’Henry Mancini ou Lalo Schifrin. Le superbe medley “The Phantom/ The In Crowd” évoque ainsi avec bonheur la rencontre entre le Duke Ellington de “Anatomy Of A Murder” et le Ramsey Lewis Trio, tandis que l’incursion vers la bossa de l’original “Love Is Wild” renvoie à ce que le grand Stan Getz réalisa de mieux en la matière. Introduite avec goût et sensibilité par les ivoires de Dwyer, la plage titulaire enrobe de papier de soie le thème de Vernon Duke, tandis que le “There’s A Boat Leavin’ Soon For New-York” de George et Ira Gershwin (extrait du score de “Porgy & Bess”) le confirme in extremis: ceci demeure tout de même bien du jazz (comme en atteste l’enchaînement des échappées de Dwyer sur son clavier avec les mellow soli du patron). Pour le reste, les nostalgiques des orchestrations de Nelson Riddle chez Nat King Cole se délecteront de ce jazz bon chic et bon genre, idéal à déguster au coin de l’âtre, une vodka-Martini à la main.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 28th 2021

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CORY WEEDS With Strings – What Is There To Say?: album à commander sur le Bandcamp de l’artiste, ICI