CONFESSIN’ THE BLUES

BMG / WARNER
Blues

On imagine déjà les râleurs invétérés rouspéter et critiquer cette ‘nième compilation des grands classiques de la musique bleue interprétées par leurs créateurs: “encore…”, “rien de nouveau sous le soleil…”, “faut-il qu’ils soient en manque d’inspiration pour nous resservir cela…”, etc. Cependant, la cover a déjà néanmoins quelque chose qui attire l’œil… surtout lorsque l’on sait que le nom du créateur n’est autre que Ronnie Wood. Du coup on balaye un peu ces idées toutes faites et ces réflexions trop faciles à faire, surtout sans avoir compris et saisi le sens de la démarche. Car oui, il s’agit bien là d’une démarche et non d’une nouvelle compil pour tenter de recaser le max de titres sur une galette. Il s’agit en fait de 42 chefs-d’œuvre de Blues originaux, choisis et assemblés par les Rolling Stones. Ils en ont d’ailleurs repris plus d’un tout le long de leur longue carrière, et qu’ils en interprétaient un bon wagon lors de leurs débuts: Little Red Rooster, Little Queenie, I’m A King Bee, I Want To Be Loved, Key To The Highway, Love In Vain Blues, You Gotta Move, Bright Lights Big City, Confessin’ The Blues, Carol, Mona, I Just Want To Make Love To You, Stop Breakin Down Blues, The Prodigal Son, Susie Q, Down The Road Apiece, Blues & Lonesome… Sans vouloir vous lister les 42 morceaux, vous comprendrez facilement que tous les maîtres du genre sont présents: Muddy Waters, Howlin’ Wolf, John Lee Hooker, Robert Johnson… et 23 autres fameux bluesmen.
Après une première écoute, une réécoute s’imposera d’elle-même quand vous connaitrez l’objectif poursuivi par les membres des Rolling Stones et des labels: faire une donation (et la plus importante possible) à la Fondation Willie Dixon (1915 – 1982). En effet, 10% des recettes nettes provenant de la vente de cet album seront reversés à celle-ci. C’est pourquoi j’ai souhaité donner la parole à la fille du musicien, présidente de l’Association: “Nous sommes extrêmement touchés que la fondation Willie Dixon fasse partie de ce magnifique projet. Cela représente tant, car le rêve de mon père était de créer une organisation qui promeut, protège et préserve le Blues pour les générations futures, et qui soit reconnue et appuyée par des artistes qui ont fait autant.”
En même temps, comme l’expliquait Mick Jagger, ils rendent ainsi une nouvelle fois hommage à ceux qui leur ont donné envie de faire de la musique. Une boucle qui est bouclée de fort belle manière!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)