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Et voilà un album qui fera grand plaisir, où qu’ils soient, à Bob Marley, Jim Morrison, Léo Ferré et tous ces artistes rebelles qui ont osé cracher à la face du monde des vérités pas toujours belles à dire, et à dévoiler. La musique fut leur arme, et la musique fut leur drapeau. La musique fut leur vie, la musique reste leur mémoire. Une mémoire que perpétue ce Combo Quilombo que je découvre et dont je n’avais, malheureusement, pas encore entendu parler. Preuve que lorsque l’on a des vérités à crier, on gêne et les rubriques, les journaux, les antennes se ferment ou s’éteignent pour qu’aucun rayon de lumière ne puisse passer.
Engagés à fond et persuadés que leur message finira par passer et porter ses fruits, Combo Quilombo ne donne pas dans la langue de bois et crache des vérités que beaucoup préfèrent ne pas avoir à regarder de face. Telle la lumière du soleil, la vérité du Sida en Afrique brûle les yeux et transpire au travers de ce Nwari Ba Malfey, tout comme cet uranium 236 que la société AREVA exploite au Niger et qui, au travers de la chanson ‘U 236’ vous crache des vérités sur ce fait que les ONG Déclaration de Berne et ProNatura ont primé en décernant à AREVA le Public Eye Awards pour les conditions scandaleuses dans lesquelles le groupe français extrait cet uranium au nord du Niger.
Dans ‘Mamywatta’, on invoque le génie de l’eau, cette autre ressource vitale pour tout être, une eau que l’on gaspille en occident alors qu’elle manque cruellement en Afrique.
Avec ‘Sokoneyan Da Doure’, vous comprenez ce que ‘on se débrouille’ veut dire, au quotidien, pour les milliers de nigérien(ne)s tandis que leur gouvernement achète à coups de milliards de francs CFA des hélicoptères de combat.
Avec ‘Une main a besoin de l’autre pour se laver’, on vous fait partager la sagesse d’un proverbe haoussa qui appelle à l’entraide, la solidarité, la fraternité, tandis qu’au travers de ‘J’ai du bon tabac’ le combo dit tout haut ce que la société de distraction entreprend de vicieux en détournant les personnes de leurs enjeux vitaux par cet ‘entertainment’. Faire diversion pour ainsi permettre de faire oublier les conditions misérables et donc de freiner, voire étouffer, cette colère légitime qui gronde. Alors, pour supporter ce monde injuste et les angoisses, il y en a qui tombent dans les ornières qui longent la route de la vie. Les hommes se droguent et l’Etat n’en ressort que lus fort encore.
Enregistré à l’arrache, en 5 jours, cet opus est de la race de ces albums qui déplaisent aux ‘bien pensants’ que la réalité dérange, qui ne trouvent aucune autoroute radiophonique pour se faire entendre mais dont le cri est si fort qu’il restera audible pendant des dizaines, des centaines d’années.
A ranger entre Ferré et Ferrat, à côté des Doors et de Bob Marley. Vital, indispensable, tout simplement!
Frankie Bluesy Pfeiffer
Que cela est réconfortant d’entendre des formations comme Combo Quilombo, de nos jours où l’idée même de se tenir debout semble déranger de plus en plus de monde. Une musique militante, d’autant qu’elle sonne blues, cela ne peut que nous réjouir les tympans! Cela rappelle les formations rock de la fin des années 70, en Scandinavie, par exemple, où l’on trouvait un groupe comme les ‘Collants Rouges’ qui se réclamait d’un féminisme militant particulièrement activiste. Comme bon nombre d’autres formations qui dénonçaient tous les abus des sociétés modernes dans lesquelles règne le modèle économique ‘capitaliste’.
Ici, avec Combo Quilombo, il s’agit de lutter contre le système mondialiste ambiant et ses conséquences désastreuses en Afrique. Magie du blues en plus, cela est fait de manière très accessible, et compréhensible. Ce ne sont pas les rouages les plus sophistiqués qui sont dénoncés mais ceux qui nous atteignent tous dans notre vie quotidienne. Cela pour signaler qu’en plus de la dimension artistique, il convient de mentionner les préoccupations pédagogiques inhérentes à une telle démarche de la part des artistes.
La cause est juste, les textes sont pertinents et les riffs sont irréprochables. Cela mérite plus d’un détour sur leur site:
D’autant plus que vous y trouverez des tas de documents intéressants, des photos, des vidéos et des clips, entre autres.
Avec leur blues anti-fa, anti-ka, les artistes vous proposent ainsi déjà leurs deux premiers albums: ‘Entr’aide’, sorti en 2007, et ce tout frais ‘Nwari Ba Malfey’, sorti en 2009.
Et comme ils nous le rappellent, eux-mêmes: ‘Do It Yourself…Blues not dead’.
A suivre (très) attentivement… !!!
Dominique Boulay
Où trouver les CD de Combo Quilombo :
‘Entr’aide’ et ‘Nwari Ba Malfey’, deux albums que Combo Quilombo vous proposent de télécharger gratuitement, depuis leur site web, ici: http://comboquilombo.online.fr/
De plus, les musiciens vous offrent la possibilité de télécharger les documents pour réaliser la pochette, éditer le livret et imprimer le ‘rond du disque’ à découper et coller sur le CD pour le personnalisé.
Une offre que nous nous devons de souligner et saluer, dans un monde où l’on ne vous offre plus rien et où ces gestes de ‘don’ sont rarissimes.
Chapeau, et respect, Combo Quilombo !
Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move, Blues Magazine (Fr), Xroads (Fr), Blues Matters (UK), Classic Rock (UK), BluesWax (USA), Blues Blast Magazine (USA),
«Les œuvres de l’esprit sont la chose la moins susceptible d’un droit de propriété.»
Thomas Jefferson
Combo Quilombo