Coco Montoya – I Want It All Back

Ruf Records
Blues
Même si tout ne sonne pas blues dans le dernier disque de Coco Montoya, il apparait clairement à l’auditeur moyen que nous avons affaire à un très grand guitariste et à un chanteur à la voix suave et chaude. Il faut dire que depuis plus de vingt cinq dans le circuit mondial où se croisent et se rencontrent les guitaristes, ce bluesman a eu le temps d’affiner son jeu et de le rendre particulièrement incisif…! Alors qu’il avait démarré dans le monde de la musique comme batteur d’Albert Collins, il profita du temps passé avec celui-ci pour apprendre ‘la guitare à la façon de …’. L’apprentissage sembla diablement efficace puisqu’il rejoignit les Bluesbreakers de John Mayall en tant que…guitariste, et avec lesquels il resta une dizaine d’années. Le temps de graver quelques beaux albums. Puis il décida de prendre son destin en main et d’assurer seul la suite. Il enregistra alors quelques albums qui siègent toujours dans les CD-thèques des amateurs éclairés de blues.
Celui que nous écoutons maintenant, proposé par le label allemand Ruf Records, est le septième du nom. Mais il est vrai qu’entre temps le Coco Montoya avait pris le temps de travailler avec de nombreux autres musiciens de la scène blues comme Walter Trout, Finis Tasby ou Debbie Davies avec qui il grava deux disques.
On le retrouve d’ailleurs également avec des artistes qui n’ont rien à voir avec ce style musical et l’on se souvient, par exemple, du ‘Santana Tribute In Fusion Guitar’ qu’il enregistra en 2006 avec Carlos Santana. Une rapide incursion dans ses stats officielles permet de dénombrer 28 disques auxquels il a contribué, de près ou de loin.
J’écrivais au début de cette chronique que cet opus ne faisait pas penser qu’à du blues mais je me dois d’ajouter qu’il n’en présente pas moins beaucoup d’intérêt! Produit par Keb’Mo’ et Jeff Paris, cet enregistrement de onze morceaux fait la part belle aux reprises puisque le chanteur-guitariste ne signe qu’une plage et que le coproducteur, Jeff Paris, n’en a composé que deux. Keb’Mo’ y tient quant à lui la guitare rythmique et Jeff Paris, les claviers. Dans huit titres, c’est même le fameux B3 de chez Hammond qui est de la fête! C’est dire que le CD est jouissif.
 
Dominique Boulay

 

 

Coco Montoya, c’est la combinaison magique d’une guitare brûlante et d’une voix incandescente. Et après ça, on comprend mieux pourquoi le Coco est tellement demandé, à gauche comme à droite, chez Finis Tasby comme Carlos Santana, car le lascar a un don certain pour faire coller son style, son feeling, sa patte à la personnalité des artistes accompagnés. Un don qui se traduit ici de très belle manière au travers des 11 titres alignés ici, dont 7 reprises auxquelles le Coco fait honneur en y mettant sa griffe perso, son énergie propre.
Ecoutez ‘Cry Lonely’ et ses envolées de gratte à vous déchirer le ciel, ou ce superbe ‘Somebody’s Baby’ sur lequel Stephen Ferrone aux percus et à la batterie est géant, de même que Keb’ Mo à la guitare rythmique.
Côté compos, même si le Coco n’en signe qu’une, ‘Don’t Go Makin’ Plans’, c’est Jeff Paris qui comble un peu le vide créatif en proposant deux titres aux rythmes chaloupés à faire valser tout ce qui traîne sur la table du salon. Ecoutez ‘She’s Gonna Need Somebody’ et vous appuierez sur la touche ‘replay’ sans hésiter car cela va tanguer dans les chaumières, croyez-moi.
Pour finir, petit passage obligé par ‘The One Who Really Loves You’, titre signé William Robinson Jr. auquel Coco Montoya rend un superbe hommage en l’interprétant avec foi, passion et respect. Une chanson que vous risquerez d’entendre bien des fois sur les ondes, de radios blues comme d’autres, car l’une des réussites de cet opus est sans aucun doute d’ouvrir grandes les portes de la citadelle blues.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
Coco Montoya