CITY WOODPECKERS – Some Days

Autoproduction
Rock
CITY WOODPECKERS - Some Days

Combien en existe-t-il, dans nos contrées, de formations comme ces City Woodpeckers? Dans les Hauts-de-France, on a Bâton Rouge, et le Bordelais eut Strychnine, Stilettos et Gamine. Fondés en 1989, les City Woods connurent une première incarnation jusqu’en 1995: plus de 200 concerts dans l’Hexagone, une scène découvertes lors du Printemps de Bourges en 1992, des premières parties prestigieuses (Elmer Food Beat sur la tournée de leur album “30cm”, Axel Bauer, Pigalle, OTH, Raoul Petite, Dr Feelgood…). Puis le split. La vie, le boulot, les mômes: le sempiternel fléau du rock hexagonal depuis un bon demi-siècle. Sauf que ces quatre-là n’ont jamais fait le deuil de leur flamme originelle, et que comme dans une comédie anglo-française, ils ont remis le couvert vingt ans plus tard. Et ce qui aurait pu ne s’avérer qu’une aimable commémoration de copains de régiment se révèle contre toute attente la surprise du chef…! “Can We Be Proud” et “Beautiful Day”, les deux plages d’ouverture, arborent ainsi une fière touche early-Jam/Stiff Little Fingers: même ADN cockney remontant aux Small Faces, et mêmes power-chords puissants sur rythmique énervée. Le drummer, Jacques Mayoux (Jacko pour ces dames) y démontre quel digne héritier de Rick Buckler et Topper Headon il s’avère, tandis que les guitares de Laurent Frances et Bruno Emeriat tissent un feu croisé menant l’auditeur à une reddition sans conditions. Tout juste si cette fougue se tempère à l’occasion d’un jingle-jangle byrdsy-grooviesque (“She Never Came Back”, “She’s Gone”). En dépit d’un titre similaire, “I Wanna Be Your Man” n’est en rien la compo que Lennon et Macca offrirent voici presque soixante ans déjà à des Stones débutants. Une référence au Clash se fait jour via “Fundjes Band” (reggae blanc réminiscent de “Police & Thieves”) et un “Good Boy” insurrectionnel, qui n’auraient ni l’un ni l’autre déparé l’injustement décrié “Give ‘Em Enough Rope”. Le conte de fées d’un rock ayant débusqué la fontaine de jouvence se concrétise enfin: ce groupe n’a pas trente ans, mais bel et bien moins de vingt. L’expérience en plus, mais la fougue et la rage toujours au taquet: Walter Lantz peut se montrer fier de ses rejetons!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, February 2nd 2020

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