Blues, Roots

Originaire comme Sepultura de Belo Horizonte, Brésil, Cigar Box Band partage avec Max Cavalera le goût de la guitare de peu de cordes. Par appropriation culturelle, austérité budgétaire, ou recherche d’une musicalité aux accents originels, le trio, via Fred Chamone, redonne son lustre à l’instrument artisanal assemblé dès 1840 à partir de boîte à cigares (caisse de résonance) et de manche de pelle, plébiscité pendant la Grande Dépression par les jug bands fauchés, puis récemment par les hipsters reconvertis en luthiers. “Be Mine” et “Don’t You Believe”, où le bottleneck s’excite sur trois ou six cordes dans une ambiance de camaraderie virile, ne prétendent pas réécrire l’histoire de l’Amérique sur les bords du Mississippi, mais font dialoguer deux écoles: modale, avec cette contrainte incapacitante du mono-accord sur le court terme, et tonale. Derrière son micro “Elvis”, Germano Renan porte avec force de marbre une culture extrêmement sommaire. Eduardo Sana, harmoniciste invité, est l’autre rouage essentiel de cette première fresque d’artisans décomplexés occupant la même niche musicale que Seasick Steve: celle célébrée par le Cigar Box Guitar Extravaganza de Huntsville, Alabama, depuis 2003, et le BSA CBG Festival de Boissy-Sans-Avoir, France, depuis 2012.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METALLIAN/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK

PARIS-MOVE, February 21st 2024

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Clip de “Be Mine” :

Clip de “Don’t You Believe” :