Chuck Leavell : The Tree Man

Documentaire d’Allen Farst // Niche Productions / PalMar Studios / Gravitas Ventures
Rock
Chuck Leavell : The Tree Man (documentaire)

À l’instar de ceux des choristes tardivement mises à l’honneur dans le documentaire de Morgan Neville “Twenty Feet from Stardom”, le nom de Chuck Leavell (né Charles Alfred Leavell à Birmingham, Alabama, le 28 avril 1952) n’évoque pas forcément grand chose aux yeux du grand public. Il n’empêche que ce pianiste émérite peut s’enorgueillir de plus cinq décennies de contribution à l’histoire musicale moderne, aux côtés de pointures telles que Dr. John, l’Allman Brothers Band, Marshall Tucker et Charlie Daniels, sans omettre sa propre formation de blues-jazz-rock fusion, Sea Level, ni bien entendu ses presque quarante ans de collaboration avec les Stones. Comme ce bon Chuck l’énonce en introduction, ce film se décline selon trois volets. Sa carrière de musicien d’abord, bien entendu, mais aussi deux passions au moins aussi importantes à ses yeux: celle de la préservation de la nature (à travers sa réserve arboricole Tree Farmer, sur sa Charlane Plantation, aux abords de Macon en Georgie), et enfin son épouse depuis près d’un demi-siècle, Lady Rose Lane Leavell. Ici, les grands témoins se nomment John Mayer, Keith Richards, David Gilmour, Mick Jagger, Charlie Watts, Ronnie Wood, Dickey Betts, Warren Haynes, Julian Lennon, Billy Bob Thornton, Paul Schaffer, Eric Clapton, Charlie Daniels, Bonnie Raitt, Bruce Hornsby, Chris Robinson, Mike Mills, Pat Monahan, Darryl Jones, Lisa Fischer, Karl Denson, Bernard Fowler, Don Was, John Popper ainsi que l’ex-président Jimmy Carter (qui était fan et ami des Brothers quand il fut initialement élu gouverneur de Georgie), mais Chuck himself et sa compagne s’y révèlent à leur tour de délicieux et touchants conteurs, tandis que les splendides paysages forestiers de Georgie déploient des impressions de classic westerns movies en Panavision. Parmi les nombreux grands moments au programme, voir Chuck Leavell se joindre sur scène au Eric Church Band pour une superbe version du “Ain‘t Wastin’ Time No More” qui ouvrait le “Eat A Peach” des Allmans, le “Midnight Rider” du regretté Gregg avec Charlie Starr, lors du concert Capricorn Revival, ou encore la séquence où le vieux Dickey Betts se remémore comment la présence lumineuse de Chuck décupla le lyrisme de leur hit instrumental de 1973, “Jessica”. Si en introduction, Chuck dédie (en éternel modeste) ce film à ses quatre petits-enfants, le mot de la fin en revient à un autre vétéran, Keef “the riff” Richards, qui clôt cette exégèse par: “ce type est un gentleman et un homme authentique. Je ne saurais mieux le décrire, vous comprenez?”, avant de se fendre de son légendaire sourire saurien, et de lancer le générique. Pas mieux, en effet: un must absolu pour tout fan des musiques du Vieux Sud (et des Stones aussi)!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, February 19th 2021

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CIFF 2020 CHUCK LEAVELL – THE TREE MAN (Trailer):

Rolling Stones keyboardist Chuck Leavell discusses his new documentary ‘The Tree Man’: