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Décidément, la fratrie Robinson, pour désunie qu’elle puisse paraître depuis la défection des Black Crowes, n’en finit plus de se recomposer en mode élargi ! Si le cadet Rich vient de refaire surface au sein de son propre Magpie Salute, son aîné Chris l’avait précédé de six bonnes années pour constituer son CHRIS ROBINSON BROTHERHOOD. Son nouvel alter-ego n’y est autre que le grand Neal Casal, lui-même déjà à la tête d’une impressionnante carrière (au sein des Cardinals, d’Hazy Malaze, et en solo). Longtemps pieds nus sur scène, Chris revendique désormais cet esprit libertaire dans sa façon de créer, à la manière communautaire en vogue voici un demi-siècle du côté de Haight et Ashbury. Et de fait, cet album du CHRIS ROBINSON BROTHERHOOD semble une véritable célébration des années bab : la plage d’ouverture, “Behold The Seer”, pourrait presque passer pour un outtake de Derek & The Dominoes ou des Allman Brothers. La suivante, “She Shares My Blanket”, exhale un fort parfum Grateful Dead circa “American Beauty”, et la troisième, “Hark, The Herald Hermit Speaks”, voit ce bon Chris l’entamer en imitant le timbre nasal du Dylan d’il y a quarante ans, dans un registre réminiscent du premier Steely Dan ! “Blonde Light Of Morning” accuse pour sa part son pesant de Band et d’early-Eagles, tandis que “Dog Eat Sun” n’aurait pas déparé les titres agrestes du Led Zep III. On pourrait égréner ainsi sans fin le jeu des références, comme en un infini palais des glaces… Le claviériste Adam McDougal (lui aussi ex-Black Crowes) se taille la part du lion façon Nicky Hopkins sur le ragtime psychédélique “Blue Star Woman” (avec son côté “Child Of The Moon”), et Casal assure le banjo sur un “High Is Not The Top” que n’auraient pas renié les Byrds période “Sweetheart Of The Rodeo”. La ballade tire-larmes “If You Had A Heart To Break” s’inscrit dans la veine fertile du “Wild Horses” des Stones, et “Glow” en celle de l’Incredible String Band. Si l’on s’éloigne quelque peu du blues-rock flamboyant des Crowes, force est de constater que les projets respectifs des deux frangins depuis leur séparation n’en épousent pas moins des trajectoires relativement similaires. Sur les décombres de leur formation d’origine, leurs nouvelles configurations ne divergent finalement guère. De là à imaginer leur éventuel rabibochage, il n’y a qu’un pas, mais d’ici là, réjouissons nous : les late-sixties/early-seventies conservent leurs plus fidèles zélateurs.
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Patchouli Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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