CHRIS “BADNEWS” BARNES – BadNews Rising

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Blues-Rock
CHRIS "BADNEWS" BARNES - BadNews Rising

Comme Dan Aykroyd et John Belushi (dont la postérité se souvient sous le sobriquet de Blues Brothers), Chris Barnes est une vedette de la télé américaine, venue au blues en transformant son traditionnel numéro de stand-up. Performer à la bonhomie et à l’enthousiasme communicatifs, il a enregistré en 2015 son premier album, Bad News, après avoir ouvert le célèbre blues club Tramps, y improvisant chaque soir des blues “on the spot” selon les suggestions du public. Sa faconde et son sens de la répartie en ont fait l’improbable héritier commun de Woody Allen et de Howlin’ Wolf. Après le jubilatoire Live qu’il délivra voici deux ans, il récidive à présent avec son premier album intégralement constitué d’originaux. Ne laissant comme de coutume rien au hasard, il s’est assuré en l’occurrence les services de l’omniprésent Tom Hambridge (dont les récents états de service incluent le dernier Tommy Castro). On le sait, ce batteur et producteur n’aime rien tant que d’apposer sa patte à la composition des enregistrements auxquels il contribue. Débutant par le futur hymne proto-“Hoochie Coochie Man”, “You Wanna Rock? You Gotta Learn The Blues”, le furieux Chris enchaîne avec le puissamment cuivré “When Koko Came To Town”, implacablement zébré d’une slide guitar décoiffante et d’un fumant solo de piano signé Kevin McKendree. Pour en approcher l’idée, imaginez Howlin’ Wolf backé par les Memphis Horns et le J.Geils Band à la fois. Avec ses chœurs en bamboche, le soul twistin’ “Quid Pro Quo” évoque pour sa part Huey Piano Smith revisité par les Blues Brothers, sur le mode “Peter Gunn meets the Boogie Woogie Flu'” (avec dans le titre un de ces jeux de mots dont le Chris s’avère prolixe). Le piano de McKendree virevolte comme une abeille autour du mid-shuffle “My Baby Be Cray Cray Cray”, avant que Barnes n’emprunte les chemins de traverse. La ballade “I Slow Danced With Joni Mitchell” n’a en effet guère à envier ces splendides ballades rock dont nous abreuvaient Tom Petty et  Bob Seger au temps d'”Against The Wind” et des mid-seventies. Le heavy-rock reprend ses droits avec le tonitruant “Chicks Dig Me” (l’un de ces multiples avatars machistes dont le genre est coutumier depuis – au moins – le “Some Girls” des Stones). Par delà son second degré (à faire passer Led Zep et Bad Co. pour de farouches écolo-féministes), sa facture sonore évoque autant Lynyrd Skynyrd que le Alex Harvey Band à leur meilleur (tout comme “Kettle Black”, “Texas Weiner” et “I Like Cleavage”). Retour au blues avec l’égrillard et funky “The Creamy Caramel Café” (truffé de bout en bout de risqués doubles-sens, et lardé de l’harmonica vicieux de Pat Buchanan). À l’arrivée, un réjouissant album de good time rockin’ blues, pour l’écoute duquel il n’est pas indispensable d’être parfaitement anglophone, bien que cette particularité puisse prodiguer maints plaisirs complémentaires.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, September 27th 2021

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