CHRIS “BAD NEWS” BARNES – Live

Vizztone
Blues

Comme Dan Aykroyd et John Belushi (plus connus de par le vaste monde sous le sobriquet de Blues Brothers), Chris Barnes est une vedette de la télé américaine, venu au blues en transformant son traditionnel numéro de stand-up en concert. Performer à la bonhomie et à l’enthousisame communicatifs, il a enregistré en 2015 son premier album, “Bad News”, après avoir ouvert le célèbre blues club Tramps, y improvisant chaque soir des blues “on the spot” selon les suggestions du public. Sa faconde et son sens de la répartie en font l’improbable héritier commun de Woody Allen et de Howlin’ Wolf, et que sa street credibility soit ou non contestée par les puristes n’y change rien. Embarqué aux côtés d’artistes aussi divers que Monster Mike Welch et Popa Chubby sur la 32ème Legendary Blues Cruise, Chris Barnes put s’enorgueillir d’y accueillir à ses côtés des pointures telles que l’harmoniciste Steve Guyger et Gracie Curran aux backing vocals, mais aussi le (parfois) grotesque guitar-hero Gary Hoey (un peu comme si Ritchie Blackmore avait rejoint le Muddy Waters Band). Si ce dernier pollue certes quelques titres de ses exhibitions pathétiques, le répertoire choisi (“Tight Like That” de Tampa Red adapté en diddley-beat, ou justement “You Can’t Judge A Book By Looking At The Cover”) rachète amplement ce péché originel. Mention spéciale au “Let The Good Times Roll” d’Earl King, transposé ici en hymne féministe sous le titre “Hungry And Horny”! Impérial à chacune de ses interventions (“It Hurts Me Too”), Guyger préserve en effet la légitimité de l’ensemble. La transposition mambo du “Keep Your Mind On It” de Big Bill Broonzy et celles du “Whipping Post” du regretté Gregg Allman (en mode funky inopiné), ainsi que du “I Drink Alone” de George Thorogood, font de cette rondelle le good-time record désigné d’un hiver qui s’annonce rude.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 7th 2019