CHICO CÉSAR – Vestido De Amor

Zamora
Africana, Latino-rock
CHICO CÉSAR - Vestido De Amor

Si Bashung chantait le “Vertige de l’Amour”, Chico César le Brésilien se félicite quant à lui, pour son dixième album, d’être “revêtu d’amour”. Ex-journaliste, puis Secrétaire d’État à la Culture du Paraîba (État semi-désertique de son pays natal), ce chanteur, guitariste et compositeur s’est fait le chantre du pan-africanisme, et c’est lui qui signa voici un quart de siècle l’hymne “Mama Africa”, dédié à ces vaillantes femmes noires élevant souvent seules leur marmaille (tandis qu’on peut également y entendre la célébration d’un continent à l’origine de la plupart des musiques dites actuelles). Depuis les rythmes de son Nordeste jusqu’à ceux des Antilles (Trinidad et Jamaïque), et de la kora mandingue au disco-twist rétro-psyché façon autos tamponneuses de la plage titulaire, au ska exalté de “Bolsominions” ou au surf-reggae de “Corra Linda”, il en explore la diaspora avec une joviale et lascive gourmandise. Enregistré pour la première fois hors Brésil et produit par Jean Lamoot (Bashung, Mano Negra), cet opus aligne un line-up de rêve: le semi-retraité Salif Keita y pousse la chansonnette tandis que nos chers Albin de la Simone, Ray Lema et Leonardo Montana y tiennent les claviers distingués (cf. le boléro “Amorinha”, pécho garanti), et que Sekou Kouyate en fait autant à la kora (le pétrifiant “Pausa”). Étienne M’Bappe y prodigue de ces basses sinueuses à faire chavirer les belles, tandis que Zé Luis Nascimento assaisonne le tout de ses percussives pimentas tamales. Si vous êtes nostalgique des tropicalismes des deux Pierre (Barouh et Vassiliu), mais réfractaire aux brazileiras en toc façon Philippe Lavil et Lavilliers, vous voici donc en mouillage de complaisance: on n’a pas ouï pareil crossover depuis Cesaria Evora!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, September 29th 2022

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C’est le dixième album du brésilien et c’est la première fois qu’un disque de l’artiste n’est pas enregistré au Brésil. C’est Jean Lamoot (Bashung, Mano Negra, Salif Keïta) qui produit l’opus qui est un peu comme une auberge brésilienne, car on y trouve aussi bien du forro nordestin que du reggae jamaïcain, de la rumba zaïroise façon calypso que du rock urbain. Preuve que l’Afrique a bien alimenté tous les courants culturels. C’est sans nul doute pour cela que Chico a invité Salif Keïta et Ray Lema, deux expressions musicales différentes de cette africanitude, justement. Chico dresse ici un constat franc et joueur d’un monde métis où danser est (et doit rester) toujours possible. Surtout qu’au travers de ce plaisir de chanter et danser il fait passer des messages de paix et de fraternité, messages dans lesquels il évoque aussi des luttes auxquelles il est très attaché. Car cet artiste a été journaliste, poète (il a écrit plusieurs recueils de poésie), mais aussi Secrétaire d’Etat à la culture dans son état d’origine, La Paraïba, et il a toujours été très engagé en faveur de la défense de l’environnement, des minorités opprimées, des indiens et des noirs, victimes d’un racisme qu’il a lui même subi. Chico, un homme du monde, un homme de combats, un homme de lettres, mais aussi un musicien, un chanteur et un homme de scène. Bref un homme à connaître, à écouter et aller voir, le 14 octobre, au Café de la Danse, à Paris.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, October 2nd 2022

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En concert le 14 octobre au Café de la Danse à Paris.

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