Chicago Blues Festival

Music Avenue/Blues Boulevard
Blues

Eniène compilation, pourrait-on penser. Certes, mais les héros de la soirée, captés ‘live’ au Chicago Blues Festival, en 1964 pour les deux premiers comparses, Buddy Guy et Jr Wells, et en 1969 pour les seconds, Otis Rush et Little Walter, sont, sans nul doute, non seulement au sommet de leur art mais également dans leurs plus vertes années. Et c’est incontestablement ce qui confère de l’intérêt à la galette proposée. 

 

Vous avez ici deux ‘monstres’ de la guitare accompagnés par deux des plus grands harmonicistes du siècle passé: côté guitaristes, Buddy Guy, âgé de 28 ans, et Otis Rush, de cinq ans son aîné ; côté harmonicistes, Jr Wells, avec l’expérience de ses 30 ans, et Little Walter, 37 ans. Ce dernier décèdera d’ailleurs, un an plus tard, ce qui donne aussi une réelle valeur historique à cet enregistrement. 

 

En tout, dix huit pièces d’un blues à la fois primitif et authentique, le label Chicago Blues attestant d’une véracité qu’il ne viendrait à personne l’envie de contester. Sans nul doute un CD que l’on aimerait écouter avec un son ‘vinyle’ plutôt qu’avec un son CD dernier cri, tant l’authenticité est ce qui prime sur pareils enregistrements.

Je ne ferai pas l’énumération des dix huit morceaux parce qu’ils font, à n’en pas douter, partie des pièces désormais classiques mais je peux affirmer qu’à l’époque, ils n’étaient que partie prenante du répertoire ordinaire de tout bluesman qui se respectait. La respectabilité du genre étant en devenir plutôt qu’établie… 

 

En résumé, un album qui peut s’apparenter à de l’Indispensable pour qui ne possède pas ou peu d'albums de ces années là, ou de ces artistes là. Des sons de guitares à vous mettre sur le flanc, des voix à vous clouer au pilori et des envolées harmonicistes à vous laisser pantois.
 
Un disque qui ne vaut pas seulement pour son aspect historique mais qui a le mérite supplémentaire de vous rappeler que le blues est un genre qui perdure et qui n’a pas fini de faire parler de lui! Il suffit d’écouter.
 
Dominique Boulay
Chicago Blues Festival