CHARLES AZNAVOUR, Star sans l’être

Baptiste Vignol // Gründ / Editis / Interforum
Livre
CHARLES AZNAVOUR, Star sans l'être

“Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître”: l’un des plus fameux incipit de la chanson francophone est issu de la plume de… Jacques Plante. Pour Charles Aznavour (1924-2018), perfectionniste dans l’art de la première phrase qui touche au cœur les hommes et les femmes en détresse d’aimer, c’est une exception qui confirme la règle. Le président Emmanuel Macron, dans son oraison funèbre, ne s’y est pas trompé. L’expert Baptiste Vignol non plus, a fortiori. Il puise la source de cette revue discographique en 450 chansons, préférable à la collection officielle PolyGram de 2015 si la place vient à vous manquer, dans l’autobiographie et les interviews TV de l’artiste. Celui que les Américains surnomment “le Sinatra français” pour sa capacité à mener une double carrière d’acteur et de chanteur a dû croire en sa voix, si antiacadémique qu’on dit dans les années 1950 qu’elle tue les chansons. Il mûrit ainsi pendant deux ans un charleston que le tout-Paris encense en 1960: “Je M’Voyais Déjà”. La presse tourne casaque. A l’acmé de sa carrière, il enregistre un même jour de 1972 “Comme Ils Disent”, premier conte sur la pédérastie ordinaire dont les nouveaux prêtres de la religion LGBT n’approcheront jamais la finesse, et “Les Plaisirs Démodés”, jazz langoureux que le beau-frère Georges Garvarentz nimbe d’une pop frénétique. Sa devise “Je rêve, donc je peux” aura conduit Charles Aznavour à louer le Carnegie Hall de New York en 1963, à participer au Muppets Show à Londres en 1976… Mais pas à mourir sur scène, comme Molière, pour pactiser avec l’éternité.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVEROCK & FOLK

PARIS-MOVE, December 13th 2020

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