CECILYA & THE CANDY KINGS – Back In 1955

Meseta Records
Rhythm 'n' Blues, Rock 'n roll
CECILYA & THE CANDY KINGS - Back In 1955

Comme m’en admonestait ma regrettée maman, “évite de te moquer des gens qui en savent davantage que toi”. C’est précisément cette antienne qui me revient à l’esprit à l’écoute du résolument rétro “Back In 1955” de Cecilya & The Candy Kings. Car de Lew Chudd et Cosimo Matassa aux frères Bihari, ce combo franco-espagnol semble avoir tout assimilé du rhythm n’ blues des fitfies, depuis New-Orleans jusqu’à Chicago, en passant par la Californie. Que ce soit avec leurs paradoxalement français Hot Tamales, ou, comme cette fois, à la tête des Candy Kings espagnols, la tout juste trentenaire Barcelonaise Cecilya Mestres et son hidalguitariste Rodolphe Dumont possèdent en effet ce bréviaire sur le bout des ongles (vernis, en ce qui la concerne). De la pertinente plage titulaire jusqu’au chaloupé “What About Love” de Freddie King, le couple nous emporte dans un délicieux trip vers ces temps bénis où le skaï et les calandres rutilaient, pendant que les auto-radios crépitaient au son du rock n’ roll naissant. Lui-même titulaire d’un sérieux pedigree (Big Dez, Bloosers), Dumont déploie une palette oscillant entre Dick Dale et T-Bone Walker, tandis que sa Lady minaude et rugit tour à tour. Sur “I’ll Take You To The Party” et “Wild Soul”, celle-ci se situe à équidistance entre Big Maybelle et Wanda Jackson, tandis que les saxes juteux de l’excellent Gordon Beadle y doublent de jubilatoires parties de cuivres. Le mambo louisianais n’a pas davantage de secret pour cet équipage, comme en atteste l’autobiographique “From Barcelona” (où s’illustre aux ivoires l’alerte Paul San Martin, dans une veine inspirée de James Booker et Professor Longhair, tandis que Rodolphe s’y fend d’un solo à la fluidité reptilienne). Autant à l’aise sur le slow-blues à coloration jazzy, nos comparses s’avèrent même capables de rivaliser sur leur propre terrain avec les pourtant excellents Mama’s Biscuits (“Evening”), tandis que leurs imprégnation du rhythm n’ blues néo-orléanais leur autorise d’irrésistibles pastiches de Roy Brown et Lloyd Price, tels que “Gimme One Night” ou “Don’t Leave Me In Darkness”, où la guitare de Rodolphe convoque tour à tour les fantômes de celles d’Earl King et Guitar Slim. Bon Dieu, faîtes chauffer le moteur de la DeLorean, on y retourne volontiers avec vous, en 1955!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, January 22nd 2023

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J’avais un an seulement… et je trainais depuis une certaine frustration… celle de ne pas avoir vécu dans ma chair toute la folie de ce début des années ’50. Je ne vais pas énumérer tous ceux que je n’ai découverts que beaucoup plus tard, mais je confirme qu’à chaque fois le sentiment de ne monter que dans les derniers wagons du train me prenait à la gorge. Avec cet opus c’est exactement le contraire que je ressens. Je ne vis plus par procuration, mais en prise directe! J’ai enfin rattrapé le train, suis-je tenté d’écrire! Je suis pile poil et d’équerre, en plein dans cette période de grosse ébulition! Cecilya et Rodolphe Dumont ont allumé 6 fois les mêches de titres incandescents et saignants à point. Et, luxe ultime, ils nous livrent 2 interprétations irréprochables de Mitchell Parish/ Harry White et Freddie King. Et si l’on revient sur les 6 compositions de la sublime chanteuse et du talentueux guitariste on est immédiatement immergé dans l’atmosphère et les musiques qui passaient sur les ondes à l’époque entre New York, Los Angeles et La Nouvelle Orléans et Paris, Londres ou Berlin. Les Teppaz chauffaient à fond et l’on ne décrochait pas de son transistor à piles!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, January 24th 2023

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Dispo en février 2023

Album qui sera à commander ICI

Site internet de Cecilya ICI