Blues |
Tous ceux qui connaissent le sorcier bluesy Otis Taylor seront à moitié étonnés, car ils savent que le lascar a toujours voulu que sa fille bosse la basse comme personne. Mais à moitié seulement, car la musique que nous sert la jeune, jolie et talentueuse Cassie n’a rien à voir avec celle de son père. Elle suggère davantage les expériences acquises avec les copines de la Blues Caravan germanique 2011 réalisée à l’initiative de Thomas Ruf, ou l’album ‘Girls with Guitars’!
Cassie a une voix superbe qu’elle utilise à merveille tout le long de la présente galette. Celle-ci ne contient, mille fois hélas, que dix compositions de la jeune femme. Et celles-ci, mille fois hélas, sont beaucoup trop brèves! La jolie jeune femme nous offre à peine trente deux minutes de plaisir, ce qui rend le supplice insupportable! Impossible de se contenter de cela, Cassie, je t’en supplie, je tombe même à genoux, pour que tu remettes le couvert urgemment. Tu ne peux nous traiter ainsi. C’est trop dur. Et ce n’est pas parce qu’on le passe en boucle, ton CD, que tu peux t’en tirer ainsi…! J’aime, j’adore ce premier album et je veux qu’elle le sache. Et pas que pour la photo de la pochette, qu’on se le dise…!
Pour confectionner cet excellent ouvrage, la digne fille de son père s’est entourée de très bons camarades: Jeremy Colson à la batterie, James Rooster Olson aux guitares, Steve Marriner à l’harmonica, et elle s’est même permise d’inviter quelques guests, comme les guitaristes Eric Gales, Tim Tucker, Rusty Anderson, ou encore Fat Willie à l’orgue Hammond B3. En plus du chant, la Miss joue de la basse et du piano. Un coup d’essai qui est un coup de maîtresse indéniable!
Dans la famille Taylor on aime le père, et depuis longtemps, voilà qu’on va adorer la fille, et pour longtemps. On avait découvert Cassie bassiste sur les tournées de son père, il y a quelques années, avant de la voir affirmer son indépendance et sa voix lors de la Blues Caravan. Celle qui vivait et jouait dans l’ombre de son père se retrouve propulsée aujourd’hui en pleine lumière avec cet opus aux qualités musicales explosives. La prise de son et le mixage sont excellents, vous autorisant à pousser non seulement le volume, mais aussi les basses et les aigus, pour savourer les 10 morceaux coulés dans l’acier bleu le plus costaud. Dix morceaux qui nous replongent en plein dans ce que furent les mythiques vinyles et leurs impératifs techniques (durée impérativement limitée) obligeant les groupes et les zicos à ne pas remplir pour remplir, mais à trier pour n’offrir que du beau et du bon. Dix morceaux de grande classe. Beaucoup plus blues-rock que les opus du paternel, cet album possède en lui les cendres et le feu qui font renaître le Phénix Taylor à chacun des dix titres.
Paris-Move