CASS McCOMBS – Interior Live Oak

Domino
Folk, Indie, Rock
CASS McCOMBS - Interior Live Oak

Ce n’est pas qu’il s’agisse d’un nouveau venu, ni encore moins d’un inconnu, mais puisque, contre toute attente, Cass McCombs n’avait encore jamais été chroniqué dans ces colonnes (j’ai vérifié), commençons par le présenter succinctement. Né à Concord, Californie, il y a 47 ans, ce singer-songwriter américain édita ses deux premiers LPs chez Monitor et 4AD en 2003 et 2005, avant de signer chez Domino pour en publier cinq de plus, puis de migrer vers ANTI-Records. Sur son onzième album à ce jour, son spleen moite s’exprime au mieux dès le nostalgique “Priestess” d’ouverture, avant de virer élégiaque sur un “Peace” réminiscent des Go-Betweens de “16 Lovers Lane”. Entre le Neil Young de “On The Beach”, Paul Simon, J.J. Cale et Johan Asherton, “Missionary Bell”, “Home At Last”, “I’m Not Ashamed”, “Strawberry Moon”, “Van Wyck Expressway”, “Diamonds In The Mine”, “Who Removed The Cellar Door?”, ainsi que le tourneboulant “Lola Montez Danced The Spider Dance” et le semi-comateux “A Girl Named Dogie”, confirment qu’une bonne chanson n’a pas toujours besoin d’arrangements sophistiqués. “Interior Live Oak” signe donc le retour de McCombs chez Domino, suite à la réédition de ses premières sorties sur ce label, et la parution d’archives intitulées “Seed Cake On Leap Year”. Cette plongée dans son passé l’a incité à retrouver certains de ses premiers collaborateurs de la San Francisco bay, dont Jason Quever (des Papercuts) et Chris Cohen. Des sessions additionnelles se sont tenues à New York, enrichies des contributions d’autres alliés de longue date tels que Matt Sweeney et Mike Bones, dont les guitares apposent un contrepoint subtil au jeu distinctif de Cass. Ce dernier a tourné avec John Cale, et en garde quelques séquelles, comme en attestent les velvetiens “Miss Mabee”, “Asphodel” et “Juvenile” (avec son Farfisa façon Seeds), tandis que la majestueuse ballade au piano “I Never Dream About Trains” n’aurait pas déparé le “Wish You Were Here” désabusé du Floyd, et que la plage titulaire ferme le ban en cavalcade, sur un rockabilly beat strié de dissonances. Dans la saga foisonnante des musiques actuelles, le double album a souvent été synonyme de double tranchant. En général, ça passe ou ça casse, et pour un “Blonde On Blonde”, un “London Calling”, un “Exile On Main Street” et un “Double Blanc”, combien de naufrages bouffis d’inconsistance tels que le pathétique “Preservation Act II”? Heureusement pour nous (comme le marmonnait avec jubilation Jack Nicholson dans la scène du Renoir de “Terms Of Endearment”), Interior Live Oak” relève de la première catégorie. Rien à jeter dans cet album dépouillé, où le ténébreux le dispute au pastoral: un classique, indeed.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, September 10th 2025

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