CARSON McHONE – Still Life

Loose
Americana
CARSON McHONE - Still Life

Avec le titre homonyme d’un live des Stones d’il y a quarante ans et un cover art digne d’un établissement d’enseignement protégé, il faut avouer que le troisième album en sept ans de la singer-songwriter d’Austin Carson McHone ne se distingue guère par sa stratégie marketing. Et c’est presque tant mieux en ce qui nous concerne, car cela permet de se concentrer davantage sur son contenu que sur son emballage. Avec ses cuivres, ses guitares abrasives et son backbeat (remember daddy Chuck: you can’t lose it), la plage d’ouverture (et single en titre) bouscule d’entrée de jeu les codes de cette country sclérosée dont une nouvelle génération semble avoir pourtant épousé les pires standards. La chanson éponyme de l’album persiste ainsi à en perpétuer la tradition tout en en renouvelant l’exécution, et comme Linda Ronstadt et Tom Petty en leur temps, Carson McHone en profite pour y distiller son propre blend. Enregistré en Ontario sous la houlette du producteur canadien Daniel Romano, cet album délivre un indie-rock feel bienvenu, tout en recentrant l’idiome americana sur ses fondamentaux. Si les poignants “Fingernail Moon”, “End Of The World”, “Trim The Rose”, “Folk Song”, “Sweet Magnolia” et “Tried” en revendiquent toujours l’ancrage, “Someone Else” et “Only Lovers” accusent une inclination power-pop voisine de celles de Nick Lowe, Elvis Costello et Chrissie Hynde (voire de Kate Bush sur “Spoil On The Vine”). S’il n’est pas certain que ce disque cartonne effectivement à Nashville, les fans éplorés de Badfinger, Gerry Rafferty et Emmylou Harris pourraient cependant y trouver leur compte. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, January 30th 2022

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Carson McHone – Still Life (Official Video):