Calvin Russell – Dawg eat Dawg

XIII Bis Records – Sony Music
Rock
Avec son dernier opus, ‘Unrepentant’, on pensait le texan assagi, plus posé, car marié, et les chansons d’amour le laissaient à supposer, mais avec ce nouvel album au titre déjà fortement évocateur, ‘Dawg eat Dawg’, le Calvin a tout balayé et est revenu direct à ses racines, à ses premiers albums qui sentaient bon le révolté, le texan furibard qui avait besoin de gueuler ses vérités.
Cela commence d’ailleurs très fort avec un titre qui vous met d’office en face de vos responsabilités, surtout en ces temps de crise, ‘Like a Revolution’. Tout y est, depuis les riffs assassins de guitare jusqu’à la voix qui rugit. Cela vous frappe au plexus et vous emporte dans une tornade à laquelle rien ne résiste. Une tornade d’autant plus forte que dès le second titre, ‘5m 2’, le Calvin vous scotche sur place en chantant, et en français, s’il vous plaît, des propos tenus par Charlie Bauer, le bras droit de l’ex-ennemi public numéro 1, Jacques Mesrine, sur ce que ressent et éprouve un taulard. Un titre que vous réécouterez avec d’autant plus de plaisir que vous aurez frissonné dingue en écoutant en ‘bonus’ en fin d’album une seconde version de cette chanson, interprétée cette fois par l’acteur français Gérard Lanvin, et dont le fils, Manu, n’est autre que le co-producteur de ce CD et le co-signataire des titres de ce ‘Dawg eat Dawg’. Une présence et une contribution qui ont sans aucun doute pesé très lourd dans ce retour aux sources de Calvin Russell qui retrouve aux côté du jeune ‘frenchy’ la patate qu’il avait en sortant son premier opus, ‘Crack in Time’. Un album qui date de 1990, déjà…
Troisième titre, ‘Halloween’ rappelle que le lascar est né à Austin le 1er novembre, une nuit d’Halloween, suivi par l’une des deux superbes chansons d’amour de cet album, ‘To You My Love’, séparée de la seconde, ‘Sweet Tenderness’, par un blues-rock pur jus qui sent bon le Texas, le sable chaud, le soleil torride, les copains de bar et les routes sans fin, ‘Texas Blues Again’. Rien à dire de plus sur ce blues là, car tout est déjà dans le titre.
Mais derrière les deux chansons d’amour il y a les coups de gueule du texan qui refuse tout d’abord que les gens, et surtout les jeunes, se contentent d’attendre, sans agir (‘Are You Waiting?’), et qui en veut à cette société qui fabrique des individus égoïstes, vaniteux, arrivistes, qui renieraient père et mère pour réussir, qui sont comme ces chiens qui se battent entre eux jusqu’à la mort, jusqu’à se dévorer: ‘Dawg eat Dawg’. A coup de riffs de guitare et de paroles acérées, le texan au visage marqué par les expériences de la vie ne la joue pas ‘donneur de leçon’ mais ‘coup de gueule’, et à vous de prendre vos responsabilités.
Et comme pour saluer ce retour du Calvin rageur, c’est Gérard Lanvin qui prête sa voix à la seconde version de ‘5m 2’, voix à laquelle Calvin fait écho comme s’il était sa voix intérieure. Un réel moment d’émotion qui vous fera dresser les poils, surtout après la rafale d’uppercuts et de coups au foie pris pendant les dix autres titres.
Rien à dire, un putain d’album qui est sans contestation possible l’un des indispensables de cette seconde moitié d’année. Take care, guys, Calvin is back.
Frankie Bluesy Pfeiffer
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Huit concerts gratuits de Calvin Russell, sur le site Archive.org: