BUFFALO KILLERS – Alive And Well In Ohio

Alive Naturalsound / Bertus
Rock

Ne pas se fier à leur nom de horde sauvage, ni à leur look de ruraux hirsutes et ventrus: les BUFFALO KILLERS doivent en effet autant à Lynyrd Skynyrd que moi-même à Rika Zaraï. De fait, les premières références qui sautent aux tympans à leur écoute sont les regrettés Badfinger, Blue Ash et Big Star. Comparaison à double-tranchant, car ces trois formations partageaient pour concept celui du retour à une certaine sophistication mélodique, ainsi qu’à une certaine esthétique pop héritée de la fin des sixties. Et donc des Beatles, en particulier. Nos lecteurs les plus avisés ayant déjà repéré que l’ensemble de ces groupes se classe au même rang alphabétique, nous ne répugnerons pas à citer Chris Bell parmi leurs modèles avérés (mais aussi Alex Chilton, pour “Stuck Inside The Realm Of Man”). “Death Magic Cookie”, “What A Waste” et “Eastern Tiger” n’auraient ainsi pas déparé ces chefs-d’œuvres que demeurent pour la postérité “N° 1 Record” et “Radio City”. “Need A Changing” piétine furtivement les platebandes furibardes du Plastic Ono Band de “Give me Some Truth”: mêmes riffs et voix nasale saturés, même beat exalté. Mais “Evil Thoughts” revient vite sur les terres d’une pop ensoleillée, rappelant à la fois les Beach Boys circa “Wild Honey” et les Turtles. Cultivant avec bonheur harmonies vocales, soli harrisoniens et optimisme, ces jeunes gens auraient sûrement donné du fil à retordre aux Monkees s’ils étaient advenus un demi-siècle plus tôt. Ils n’en proposent pas moins de nos jours certains des pastiches les plus convaincants de leurs mentors (“Outta This Hotel”, et sa touche “I’m The Walrus/A Day In The Life”), ou encore “So Close In Your Mind”, qui ferme le ban dans une veine proche du Steely Dan de “Can’t Buy A Thrill”. En résumé, si un savant fou se piquait de transplanter l’essence des génies disparus ci-dessus énumérés dans le cortex d’innocents rurbains de Cincinatti, voici sans doute ce que l’expérience produirait. Le plus étonnant, c’est que ça fonctionne, et qu’à la différence d’Oasis ou de Frankenstein, on n’y décèle pas les coutures. De la belle ouvrage!
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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“Alive And Well In Ohio” – Buffalo Killers:
Eighth album from Ohio rock outfit Buffalo Killers. With over a decade of experience behind them, they took a more relaxed approach on “Alive And Well In Ohio”; claimed to be their most ‘truthful’ record yet. Featuring warm fuzzy riffs and psychadelia-infused basslines.
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